Gilles Jacquier "est mort dans l'encoignure de la porte" (E1)

  • Copié
, modifié à

Europe 1 a recueilli le témoignage d'un autre journaliste Français présent lors de l'explosion qui a tué un grand reporter de France 2, Gilles Jacquier, mercredi à Homs en Syrie. "On nous avait dit vous pouvez aller partout", a raconté Eric Fauvet alors que les autorités syriennes ont emmené le petit groupe de journalistes dans un quartier de la ville où ils ont pu parler et interroger la population.

"On a pu discuter avec des gens et, tout à coup, on nous a dit 'venez voir, il y a une école qui a reçu un obus hier (mardi, ndlr), venez voir, venez là-bas'", a-t-il expliqué. Ensuite, "il y a eu une explosion lointaine, puis une explosition plus proche. On s'est réfugié dans un petit immeuble. Certains sont montés sur le toit pour faire des photos". C'est alors que tout s'est accéléré : "on nous a dit 'c'est dangereux ici. Descendez !', et il y a eu une deuxième explosion. Et c'est lors de cette explosion que notre confrère de France 2 est mort", a-t-il détaillé au micro d'Europe 1 non sans émotion.

"Moi, ce qui m'a sauvé, c'est que quand il y a eu l'explosion, je me suis accroupi et je ne suis pas descendu. Lui est descendu et il est mort dans l'encoignure de la porte, juste dans l'entrée", a raconté Eric Fauvet, la gorge nouée.

Gilles Jacquier et Eric Fauvet faisaient partie d'un groupe d'une quinzaine de journalistes qui était en mission à Homs, place forte de la contestation au régime de Bachir Al Assad, avec l'accord des autorités syriennes.