EXCLUSIF - Cantat : l’enquête sur la mort de son ex-compagne rouverte

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Stéphane Place et Guillaume Biet , modifié à
Les premières investigations, en 2010, avaient conclu au suicide de Kristina Rady.

L'INFO. Trois ans après la mort de Kristina Rady, l'ex-femme de Bertrand Cantat, le parquet de Bordeaux vient de rouvrir l’enquête, selon les informations recueillies en exclusivité par Europe 1. La justice va réexaminer les circonstances de la mort de la mère des deux enfants du chanteur de Noir Désir, qui avait été retrouvée pendue à son domicile en janvier 2010. La justice a en effet saisi la police judiciaire jeudi pour entendre plusieurs témoins, dont François Saubadu, dernier compagnon de Kristina Rady, pour préciser les conditions dans lesquelles l’ex-femme de Bertrand Cantat a succombé. Dans le cadre de ce "complément d'enquête", le chanteur pourrait être réentendu.

Un suicide ? Au moment du drame, en janvier 2010, ses proches n'y croient pas. Les investigations concluent rapidement au suicide. Bertrand Cantat, condamné pour coups mortels sur Marie Trintignant et sorti de prison depuis 2007, avait été auditionné après le drame comme le veut la procédure en pareille circonstance mais n’avait pas été inquiété.

Pourquoi cette nouvelle procédure ? L’affaire rebondit aujourd'hui à la lumière d’éléments nouveaux. François Saubadu, et son avocate Me Yaël Mellul ont saisi la justice en s’appuyant notamment sur un long message laissé sur le répondeur des parents de Kristina Rady par la victime, six mois avant sa mort. Elle y décrit les violences physiques et psychologiques qu’elle subissait de la part de Bertrand Cantat. Le contenu de ce message n’avait pas été versé à l’enquête en 2010.

"Bertrand est fou", pouvait-on entendre dans ce message datant du 3 juillet 2009 :

Un "élément nouveau". Pour Me Yaël Mellul, ce long message, laissé à ses parents six mois avant son suicide "décrit de manière  extrêmement explicite les violences à la fois physiques et psychologiques qu'elle subit de Bertrand Cantat". Et l'avocate de poursuivre, au micro d'Europe 1 : "aujourd'hui que le message de Kristina Rady est public, il constitue l'élément nouveau qui permet d'aborder de manière totalement différente les circonstances du suicide".

"La justice cède à des pressions médiatiques". L'avocat du chanteur, Me Aurélien Hamelle estime que la justice a été influencée par la médiatisation de l'affaire. "Cette décision est très surprenante. Il est regrettable que la justice cède à des pressions médiatiques exercées par des personnes extérieures qui ne savent rien, n’ont aucune légitimité et méprises les intérêts des enfants de Kristina Rady et Bertrand Cantat et la volonté des parents de Kristina Rady", a-t-il réagi sur Europe 1.