Discriminations religieuses en prison

Les minorités voient leurs droits religieux non respectés en prison.
Les minorités voient leurs droits religieux non respectés en prison. © MAXPPP
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avec agences , modifié à
Les droits des minorités religieuses sont très souvent bafoués en prison, dénonce un rapport.

Les droits religieux ne sont pas respectés en prison. Jean-Marie Delarue, contrôleur général des lieux de privation de liberté, tire la sonnette d'alarme dans dans un avis publié dimanche au Journal Officiel.

Des tapis de prière "maltraités"

"Des détenus nous écrivent pour nous dire:Je veux pratiquer ma religion et je ne peux pas' ou 'des surveillants se moquent de mes convictions'", explique Jean-Marie Delarue au Journal du Dimanche. Et ces discriminations concernent toutes les minorités religieuses. "Les détenus musulmans, très nombreux en prison, se plaignent mais ils ne sont pas seuls. Des bouddhistes nous ont également alertés à juste titre", ajoute-t-il.

Son rapport pointe en particulier le non-respect des objets religieux : des tapis de prière sont "maltraités", des corans prohibés ou la viande halal interdite. Il souligne également le manque de salles de prières en détention et d'aumôniers, pour les musulmans ou les Témoins de Jéhovah.

Appliquer la laïcité en prison

La neutralité des pouvoirs publics vis-à-vis des religions, ne sont "pas respectés" et le gouvernement doit prendre des mesures pour que la liberté d'exercice des cultes soit respectée. Le contrôleur appelle à mettre en oeuvre urgemment le principe de laïcité en prison. "La loi de 1905 a prévu le financement par l’Etat de l’organisation des cultes en détention. Il faut simplement l’adapter à une plus grande diversité des pratiques", affirme-t-il.

Son rapport, prêt depuis le mois de janvier, n'a pas été rendu public avant pour éviter de "nourrir la politique politicienne" au moment du débat controversé sur la laïcité organisé par l'UMP.