Dégazage sauvage en Méditerranée

© Douanes françaises
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Europe1.fr (avec AFP)
Un cargo italien a été pris en flagrant délit de rejet illicite d'hydrocarbures.

A à peine 18 kilomètres de la côte, un cargo battant pavillon italien, a été pris en flagrant délit de rejet illicite d'hydrocarbures jeudi après-midi dans les eaux territoriales françaises en Méditerranée. Il a été dérouté vers Marseille, a annoncé vendredi matin la préfecture maritime de la Méditerranée.

Le cargo, baptisé SDS Rain, avait quitté le port de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, jeudi matin, pour faire route vers la Turquie. Il a été surpris quelques heures plus tard en train de dégazer par l'avion de surveillance des douanes.

Une caution à payer

Sur ordre du parquet de Marseille, le navire, qui transportait notamment de la ferraille, a été dérouté par la marine nationale vers Marseille où il est arrivé vendredi matin et a été pris en charge par une vedette de la gendarmerie et le peloton de sûreté maritime et portuaire.

Selon la procédure habituelle dans ce genre d'affaires, le cargo restera immobilisé jusqu'à ce que l'armateur paie une caution qui peut se monter à plusieurs centaines de milliers d'euros, a indiqué le procureur de la République de Marseille Jacques Dallest. Cette somme permettra de garantir le paiement de l'amende à laquelle l'armateur risque d'être condamné.

Le flagrant délit est rare

"L'enquête se poursuit pour déterminer les responsabilités", a ajouté Jacques Dallest. Le bâtiment avait été repéré jeudi par un avion des douanes chargé de la surveillance des eaux. Les flagrants délits de ce type restent relativement rares : 12 depuis 2003, selon la préfecture maritime.

"J'ose croire que c'est l'effet dissuasif" de la politique de la France en matière de contrôles et de poursuites, a commenté vendredi le préfet maritime, le vice-amiral d'escadre Yann Tainguy, relevant que "l'étape suivante" sera de convaincre d'autres pays.

En octobre, deux navires dont un ferry avaient été surpris en déballastage d'hydrocarbures, l'un à 180 km au sud de Toulon et l'autre entre Toulon et le Cap Corse, lors d'une opération internationale de lutte contre les rejets illicites.

Quelque 322 pollutions de tous types (hydrocarbures mais aussi pollutions végétales ou venues de la terre) ont été répertoriées en 2009 sur le territoire couvert par la préfecture maritime de la Méditerranée, et 46 en 2010.