Corse : Orsoni craint pour sa vie

Alain Orsoni dénonce les amalgames faits par la presse à son sujet après plusieurs assassinats.
Alain Orsoni dénonce les amalgames faits par la presse à son sujet après plusieurs assassinats. © MAXPPP
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Il envisage de quitter le club de foot d'Ajaccio et même la France. Valls l'exhorte à "parler".

"Plus que de la peur, c'est du désespoir." Après l'assassinat de quatre de ses proches en trois ans et demi, Alain Orsoni craint désormais pour sa vie. L'ancien dirigeant nationaliste envisage de quitter la présidence du club de football de L1 Athletic Club Ajaccio (ACA) et même la France "si je suis toujours en vie", a-t-il dit à France Inter et au Parisien.

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"Nous sommes dans une situation complètement folle"

"Bien sûr que j'ai peur, parce que j'ai une famille, des enfants qui ont peur pour moi, une mère qui ne vit plus", a déclaré Alain Orsoni. "Je vis très mal (cette situation). Je pense que je vais quitter l'ACA. Nous sommes dans une situation complètement folle", a-t-il ajouté. Alain Orsoni ne veut pas "que ça soit interprété comme comme une fuite" et assure que son départ serait "dans l'intérêt du club".

Cette figure du nationalisme "qui s'est absenté de Corse pendant douze ans" affirme n'avoir aujourd'hui "aucun intérêt économique" sur l'île. Payé "4.000 euros par mois" par l'ACA, il se dit "loin d'être un richissime manitou qui tire les ficelles".

"Je connais la moitié de la Corse"

"Je suis personnellement atterré par ce que j'entends. On est en train de mettre une cible sur ma personne en rappelant à chaque fois que X ou Y a été proche de moi", a déploré le président de l'ACA. Rappelant qu'il a été "un leader du monde nationaliste", conseiller territorial et aujourd'hui président d'un club de foot, "je connais donc la moitié de la Corse et l'autre moitié me connaît", assure Alain Orsoni.

"Je crois comprendre que la majorité des journalistes a trouvé la solution : on les assassine parce que ce sont des proches d'Alain Orsoni [Jacques Nacer, tué mercredi était le secrétaire général de l'ACA, et Antoine Sollacaro, un ami de longue date, ndlr]. C'est un peu rapide comme conclusion. Et puis il faut un mobile et en ce qui me concerne, je n'en vois pas", a dénoncé Alain Orsoni.

Valls lui demande de "parler"

Le dirigeant de l'ACA déplore encore "les rumeurs qui courent sur [son] compte". "Aux yeux du citoyen lambda, Orsoni est quelqu'un qui sent le souffre", regrette-t-il. "J'essaie de m'en sortir mais je n'y arrive pas", ajoute-t-il encore. "On est en train de me condamner à mort", prévient Alain Orsoni.

Après la publication de ces interviews, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a interpellé Alain Orsoni vendredi matin sur RTL. Il "sait des choses alors qu'il parle", demande le ministre. "En Corse, les professionnels de l'immobilier, les notaires, les responsables des cercles de jeux se singularisent par leurs très faibles contributions en matière de déclarations et pourtant les infractions qui sont identifiées par Tracfin révèlent un lien entre ces secteurs et la criminalité organisée", a ajouté Manuel Valls.

Manuel Valls, ministre de l'Intérieur : "Orsoni...par rtl-fr

"Je ne sais pas qui sont les assassins"

"Moi, quand je ne sais pas, je n'invente pas ! Je ne sais pas aujourd'hui qui arme les assassins et je ne sais pas qui sont les assassins", a aussitôt répondu le président de l'ACA sur RTL.