Coronavirus : pronostic vital engagé pour les deux patients

Les deux malades atteints par le coronavirus, traités au CHRU de Lille, ne montraient pas lundi de signes d'amélioration.
Les deux malades atteints par le coronavirus, traités au CHRU de Lille, ne montraient pas lundi de signes d'amélioration. © MAXPPP
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Thomas Morel , modifié à
Pour les médecins, il existe toutefois des "chances raisonnables" que les deux malades s'en sortent.

L'info. Le pronostic vital des deux patients hospitalisés après avoir été infectés par le nouveau coronavirus, un virus "cousin" du SRAS était "engagé" lundi, a annoncé Daniel Mathieu, chef du service de réanimation du CHRU de Lille, où ils ont été tous les deux pris en charge. Il s'inquiète notamment de l'absence d'amélioration de l'état de santé des deux malades. "Quand on observe ce type de détresse respiratoire, très souvent il existe une amélioration dans les 4 ou 5 jours. Le fait qu'elle ne survienne pas encore montre que l'atteinte respiratoire continue et que sa sévérité ne s'altère pas encore", a-t-il expliqué. Le Pr. Mathieu se veut toutefois positif : "il existe aussi des chances raisonnables qu'ils puissent s'en sortir", a-t-il ajouté.

Le second patient dans un état "préoccupant". Le premier patient, âgé de 65 ans, avait été hospitalisé à Valenciennes le 23 avril pour des troubles rénaux, après un séjour à Dubaï. Il a par la suite été transféré à Douai, où l'infection par le coronavirus a été diagnostiquée, puis à Lille. Le second patient, quant à lui, avait partagé la chambre du premier pendant quatre jours lors de son hospitalisation à Valenciennes. Son état s'est aggravé dans la nuit de dimanche à lundi et il a été placé sous "assistance ventilatoire par respirateur", a indiqué le CHRU de Lille. Son état s'est finalement stabilisé, même s'il reste "préoccupant", a indiqué l'hôpital dans un communiqué lundi en début de soirée.

Le premier patient hospitalisé était lui toujours dans un état sérieux mais stable. Les médecins ne constataient pas d'amélioration selon le dernier bilan de la journée.

Transmission "probable" d'homme à homme. Il s'agit des deux premiers cas français identifiés du coronavirus, qui a fait 18 morts principalement dans la péninsule arabique et en Europe. Dimanche, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a jugé "probable" la transmission du virus d'homme à homme. "Les différents foyers surveillés dans nombre de pays tendent de plus en plus à accréditer l'hypothèse qu'en cas de contact rapproché, ce nouveau coronavirus peut se transmettre de personne à personne", a ainsi déclaré Keiji Fukuda, le directeur général adjoint de l'OMS.

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En France, les médecins se veulent pourtant rassurants. Dimanche, Benoît Guéry, du service d'infectiologie du CHRU de Lille, a estimé qu'il n'y avait pas de raison de s'inquiéter outre-mesure : "à partir du moment où on est capable d'individualiser le cas, à partir du moment où on est capable de le prendre en charge avec les mesure adéquates, il y a un risque qui est extrêmement faible d'avoir des contaminations secondaires, sauf bien entendu s'il y avait des mutations du virus".

Les autorités sanitaires en alerte.  Afin d'éviter que le virus se propage, l'Institut de veuille sanitaire (InVS) multiplie donc les enquêtes afin d'identifier les personnes qui auraient pu entrer en contact avec les malades, et de déterminer si elles auraient pu être infectées. Dans l'entourage du second malade, 38 personnes ont été identifiées et seront surveillées pendant plusieurs jours, le temps de s'assurer qu'elles n'ont pas été infectées.

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Le ministère de la santé a mis en place un numéro vert d'information pour le grand public, le 0800 13 00 00.