Christian Estrosi sur l'hommage national à Nice : "La Colline du Château, un symbole fort"

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Le président de la métropole Nice Côte d'Azur évoque au micro d'Europe 1 le lieu retenu pour l'hommage national aux victimes, samedi.
INTERVIEW

Initialement prévu vendredi mais décalé à samedi en raison de la météo, l'hommage national aux 86 morts de l'attentat de Nice aura lieu non pas sur les lieux du drame, la Promenade des Anglais, mais sur la Colline du Château. "La Colline du Château, c'est le lieu que j'avais choisi de dédier aux victimes du terrorisme il y a déjà trois ans de cela", a rappelé au micro d'Europe 1 le président de la métropole Nice Côte d'Azur et ancien maire de la ville, Christian Estrosi.

À l'époque, celui qui est aujourd'hui premier adjoint au maire avait rendu hommage à Corinne Dechauffour et sa fille Anne, originaires de Nice et qui avaient été tuées en 2013 lors de l'attaque par des rebelles shebab, liés à Al-Qaïda, d'un centre commercial de Nairobi, au Kenya, ainsi qu'à Hervé Gourdel, guide de montagne assassiné en 2014 en Algérie par un groupe djihadiste ayant prêté allégeance au groupe État islamique (EI). "Cette Colline du Château est aujourd'hui retenue par tous, l'État, nous-mêmes et les familles de victimes", insiste l'élu Les Républicains. "Elle me semble le lieu le plus indiqué pour le recueillement à la mémoire de ceux qui sont tombés sous la main de la barbarie sourde et aveugle. Un lieu qui domine l'ensemble de la Promenade des Anglais et un symbole fort qui réunit les deux."

"Cet hommage, tout le monde l'a réclamé". C'est la première fois qu'un hommage national aura lieu en dehors de Paris. "Cet hommage, tout le monde l'a réclamé, les familles de victimes, les Niçois, la ville de Nice, qui est elle-même victime", souligne Christian Estrosi.

"Nous avions depuis le 14 juillet réclamé cet hommage et je suis au fond satisfait que l'État ait consenti à nous accorder cet hommage national. Personne n'aurait compris qu'au lendemain du Bataclan à Paris, un hommage national ait été rendu, et que, face à une tragédie d'une telle ampleur, dans une ville française, une grande ville de province, au bord de la Méditerrannée, le même hommage national ne lui soit pas accordé." Cet hommage sera marqué notamment par l'inteprétation de la chanson Utile par Julien Clerc. "Il apportera cette touche d'émotion, ce supplément d'âme", considère l'élu LR. 

Interrogé sur l'état de "sa" ville trois mois après l'attentat, Christian Estrosi reconnaît qu'il "faudra du temps" pour effacer les stigmates du crime commis, "même si progressivement, Nice reprend vie". "Nous réalisons des travaux importants (sur la Promenade des Anglais) qui avaient déjà débuté avant l'attentat, même ils prennent encore plus de sens aujourd'hui, que ce soit pour l'embellir encore plus ou pour la sécuriser. J'avais entamé une démarche pour l'inscrire au patrimoine mondial de l'Unesco et ça prend peut-être encore plus de sens aujourd'hui."

Christian Estrosi, qui est également président de la région Provence-Alpes Côte d'Azur, regrette la longueur du temps des indemnisations. Trois mois après les faits, seuls sept millions d'euros ont été versés aux victimes sur les 400 millions promis. "C'est beaucoup trop long, les procédures doivent être absolument raccourcies", considère l'élu, qui rappelle l'élan de solidarité initié par les collectivités locales pour venir en aide aux victimes de l'attentat mais également aux commerçants niçois.