Cameron souhaite "bonne chance" à Sarkozy

Nicolas Sarkozy et David Cameron à l'issue du sommet.
Nicolas Sarkozy et David Cameron à l'issue du sommet. © Capture d'écran i>télé
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La présidentielle s'est invitée au sommet franco-britannique consacré à la défense.

"Les relations franco-britanniques ne pourraient pas être meilleures" dixit Nicolas Sarkozy. Selon David Cameron, il faut même remonter "jusqu'à la seconde guerre mondiale" pour trouver une coopération aussi "étroite" entre Paris et Londres.

Lors de la conférence de presse qui a suivi le sommet franco-britannique de vendredi, le président français et le premier ministre britannique se sont efforcés de faire oublier leurs désaccords de ces derniers mois. Ce sommet intervient en effet après une période de froid entre Paris et Londres, provoquée par les différends sur le nouveau traité budgétaire européen et un contentieux sur la vente de Rafale à l'Inde.

"J'admire le courage, le leadership du président Sarkozy"

La présidentielle s'est invitée dans la conférence de presse lorsque, dans une allusion évidente, David Cameron a souhaité "bonne chance" à son "ami" "dans la bataille qu'il va livrer". "J'admire le courage, le leadership du président Sarkozy. Je pense qu'il a fait énormément de choses pour son pays. La suite, il appartiendra au peuple français d'en décider", a ajouté David Cameron, qui a notamment salué "le leadership" du président français sur le dossier Libyen.

David Cameron envisagerait-il, comme Angela Merkel, elle aussi conservatrice, d'apporter un soutien actif au président candidat ? "Je ne suis pas sûr que si je me manifestais dans la campagne en France, cela aurait les effets escomptés par mon ami", a botté en touche le Premier ministre britannique.

"Le soutien de David Cameron, moi ça me fait plaisir", a commenté Nicolas Sarkozy avant d'ajouter : "dans la période actuelle, qu'il y ait plus de gens qui disent du bien de moi que du mal ça ne me gène pas".

Nucléaire civil : une série de contrats signés

Mais le véritable enjeu du sommet franco-britannique était le renforcement de la coopération militaire et du nucléaire civil. Une série de contrats dans le secteur nucléaire civil ont ainsi été signés vendredi, faisant franchir une nouvelle étape aux projets d'Areva et d'EDF de construire des réacteurs EPR au Royaume-Uni.

Dans des communiqués séparés, Areva et le motoriste britannique Rolls-Royce ont confirmé avoir conclu un protocole d'accord qui va étendre leur coopération amorcée l'an dernier "dans la fabrication de composants pour de nouvelles centrales nucléaires ainsi que d'autres projets nucléaires menés au Royaume-Uni et ailleurs"

Selon Rolls-Royce, le groupe britannique se chargera de fabriquer des composants complexes" et fournira des services techniques et d'ingéniérie pour les deux premiers EPR qu'EDF veut construire à Hinkley Point, dans le sud de l'Angleterre. Le groupe ajoute que cet accord pourrait lui rapporter jusqu'à 400 millions de livres (480 millions d'euros), pour les quatre EPR qu'EDF projette de construire en tout au Royaume-Uni. Par ailleurs, Areva et EDF ont signé un protocole d'accord portant sur la livraison de chaudières nucléaires et de systèmes d'instrumentation et de contrôle destinés à la future centrale de Hinkley Point, a ajouté le groupe nucléaire français.

D'après Londres, EDF devrait aussi signer d'autres contrats lors de ce sommet, portant la valeur totale des accords paraphés ce vendredi autour de 500 millions de livres, soit plus de 600 millions d'euros.