Bobigny : "un incendie de la précarité et de l'indifférence"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La mort d'un garçon de sept ans samedi lors de l'incendie d'un entrepôt désaffecté où s'étaient installés une centaine de membres de la communauté des gens du voyage, illustre leurs difficultés.

"Cet épouvantable drame était prévisible, c'est un incendie de la précarité et de l'indifférence", a déclaré dimanche Malik Salemkour, vice-président de la Ligue des droits de l'Homme et l'un des animateurs du collectif Rom-Europe. Le corps du petit Diego, sept ans, a été retrouvé samedi dans les décombres d'un entrepôt de Bobigny en Seine-Saint-Denis. Un incendie avait déjà fait en septembre 2008, deux blessés parmi les 80 occupants d'un camp rom situé sous l'autoroute A86 à Saint-Denis.

Il y a 2.000 à 2.500 Roms roumains et bulgares en Seine-saint-Denis où les expulsions de squats se multiplient, a précisé Malik Salemkour. La communauté du petit Diego avait été chassée six fois en un mois.

La maire de Bobigny (PCF) se dit "en colère". Catherine Peyge s’était déjà adressée au président de la République il y a deux ans et réitère aujourd’hui sa demande d’"une table ronde avec les autorités de l’Etat".

Ecoutez la maire de Bobigny interrogée par Aurélie Herbemont:

 

 

Début avril, la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde) avait déploré que ses recommandations sur les discriminations, comme le logement, visant les quelque 400.000 personnes recensées comme "gens du voyage et roms" en France n'aient "pas encore été suivies d'effet".

Ces migrants viennent de Roumanie et de Bulgarie pour fuir la misère. En France, six heures de mendicité rapportent 15 euros, quatre fois ce qu'ils peuvent espérer gagner en une journée en Roumanie.

Depuis leur entrée dans l'Union européenne en 2007, ils bénéficient du droit de libre circulation, au même titre que les autres citoyens européens. Mais il existe encore des restrictions, notamment dans le domaine du travail et de l'aide sociale.