Bergé veut, lui aussi, payer plus d’impôts

© MAX PPP
  • Copié
avec Aurélien Fleurot , modifié à
Comme le millionnaire Maurice Lévy, il veut que les grandes fortunes paient plus.

Une personne très fortunée paye moins d’impôts qu’un contribuable moyen grâce à la multitude de niches fiscales. Partant de ce principe, plusieurs riches hommes d’affaires demandent une réforme du système fiscal afin de payer plus d’impôts.

Après le publicitaire Maurice Lévy, c’est au tour de Pierre Bergé de lancer cet étrange appel à payer plus d’impôts. Le magnat de la mode française et ancien compagnon d’Yves Saint Laurent se déclare "très choqué que par le biais des niches fiscales, de ceci ou de cela, on puisse payer beaucoup moins d’impôts que d’autres contribuables qui, eux, n’ont aucun autre moyen de se protéger".

"Je prends les positions que je crois devoir prendre", explique Pierre Bergé :

La ministre du Budget, Valérie Pécresse, a déclaré mercredi sur Europe 1 s'intéresser à "cette question des rémunérations que l'on dit parfois extravagantes". Pierre Bergé est néanmoins sceptique sur l’adoption rapide d’une telle hausse des impôts pour les méga-riches. "Je ne suis pas sûr que le pouvoir actuel, qui est lié à tellement de capitalistes importants, soit prêt à envisager ces réformes", estime-t-il.

Une initiative lancée outre-Atlantique

Ce souhait de payer plus d’impôts émane des Etats-Unis, ou plusieurs millionnaires et milliardaires progressistes ont demandé sous la présidence de George W. Bush à être plus imposé. Une idée qu’a reprise cet été le milliardaire américain Warren Buffett pour justifier une contribution fiscale des "méga-riches" au désendettement des Etats-Unis.

C’est ensuite Maurice Lévy, PDG de Publicis et président de l'influente Association des entreprises privées, qui a repris le flambeau en France. Ce dernier a jugé "indispensable que l'effort de solidarité passe d'abord par ceux que le sort a préservés". Il propose néanmoins une taxe temporaire, et non une refonte de l'impôt, et conditionne cet effort à l’adoption de nouvelles réformes telles que des privatisations ou une profonde réforme de l’administration.

Delanoë reprend l'idée

Jeudi, Bertrand Delanoë, le maire de Paris, a été un des premiers hommes politiques à reprendre l'idée. Il a proposé un impôt exceptionnel sur les patrimoines de plus de 5 millions d'euros et les revenus de plus de 20.000 euros par mois, dans un éditorial intitulé "Urgence économique + urgence sociale = urgence politique" publié jeudi sur son blog.