Arche de Zoé : "je me suis fait manipuler"

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avec Emmanuel Renard , modifié à
- L'un des pilotes de l'Arche de Zoé savait que des enfants n'étaient pas orphelins.

Lui ne fait pas partie des six prévenus qui comparaissent depuis lundi à Paris dans le procès de l'Arche de Zoé. François-Xavier Pinte est un pilote de brousse qui a travaillé pour l'association au Tchad. Mais des soupçons sur les méthodes d'Eric Breteau et Emilie Lelouche, les fondateurs de l'Arche de Zoe, lui ont fait quitter l'association, raconte-t-il sur Europe 1.

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"Une dame voulait récupérer un enfant"

C'est sous couvert d'"évacuation humanitaire" que l'Arche de Zoé avait rassemblé 103 enfants à l'est du Tchad. Tous étaient présentés comme des orphelins, mais selon François-Xavier Pinte, il était clair que certains avaient encore une famille. "J'ai vu une dame qui voulait récupérer un enfant au centre de santé d'Abéché. L'enfant lui a été immédiatement rendu. C'est là que j'ai compris qu'il y avait une ambigüité", explique-t-il.

"Eric Breteau n'a jamais voulu m'écouter" :

 

"Le discours de l'Arche de Zoé était ambigu"

"Le discours de l'Arche de Zoé vers la population tchadienne était vraiment ambigu. Je ne sais pas s'ils leur ont vraiment affirmé que les enfants étaient destinés à partir en France à un moment ou un autre", se souvient François-Xavier Pinte. "C'est ça qui m'a encouragé à quitter l'Arche de Zoé", assure le pilote belge.

François-Xavier Pinte en veut encore à Eric Breteau, le fondateur de l'Arche de Zoé. "Je me suis fait réellement manipuler. Eric Breteau nous avait toujours affirmé qu'il avait de nombreux appuis au niveau politique français. Il n'y avait aucune raison pour que le personnel français sur place au Tchad pose des questions à ce niveau là", tempête-t-il.

Le pilote assure avoir tenté d'obtenir des explications plusieurs fois, sans succès. "J'ai voulu lui dire plusieurs fois que ce n'était pas une bonne idée, que c'était un peu ahurissant comme concept. Il n'a jamais voulu m'écouter. L'avion est arrivé et on connaît tous la suite de l'histoire", conclut François-Xavier Pinte.