Anglais à l'université : "hypocrisie" (Fioraso)

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avec AFP

La ministre de l'Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, a estimé mardi que le débat sur les cours en langues étrangères à l'université relevait d'une "formidable hypocrisie", expliquant vouloir mettre fin à "une inégalité de fait" entre grandes écoles et universités. L'article 2 du projet de loi Fioraso, dont l'examen commence mercredi à l'Assemblée, a soulevé une vague de protestations. Plusieurs syndicats ont appelé à une grève et à des manifestations ce jour-là pour exiger que le gouvernement renonce à ce qu'une partie des enseignements effectués dans le cadre d'accords avec des universités étrangères ou de programmes financés par l'Union européenne soit dispensée en langues étrangères, notamment en anglais.

"Il y a une formidable hypocrisie puisque depuis quinze ans, dans les (grandes) écoles, on contrevient à la loi Toubon sans que personne ne trouve à y redire", a rappelé la ministre, interrogée sur Canal+. La loi Toubon de 1994 stipule que la langue de l'enseignement est le français, mais prévoit des exceptions. "Je veux que les étudiants réussissent à l'université, qu'ils aient les mêmes atouts que dans les (grandes) écoles où il y a des formations partiellement en anglais sans que personne n'y trouve rien à y redire", a-t-elle ajouté. Pour la ministre, il s'agit de mettre fin à "une inégalité de fait" et de mettre "la loi en harmonie avec les besoins du pays".