Agresseurs sexuels "de père en fils" : jusqu'à trois ans de prison

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avec AFP , modifié à
Un père et ses deux fils ont été condamnés pour des agressions sexuelles en série commises sur sept fillettes du cercle familial, pendant 20 ans.

Sous le toit familial régnait la perversité. Et il aura fallu près de 20 ans pour briser la loi du silence imposée par le carcan de la famille. Un père de 59 ans et ses deux fils, âgés de 30 et 33 ans, ont été condamnés vendredi à des peines de 3 ans à 15 mois ferme par le tribunal de Versailles, pour des agressions sexuelles commises ces vingt dernières années sur sept fillettes de la famille.

Romuald, Jean-François et Gilbert. Le père, Romuald, et ses deux fils, Jean-François et Gilbert, comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Versailles pour des faits d'attouchements et de corruption de mineurs sur cinq nièces et cousines, entre 1993 et 2013. Dans une deuxième affaire, Jean-François a en outre été jugé pour des agressions sexuelles sur ses filles de 3 et 6 ans commises en mars 2013.

L'un d'entre eux relaxé. Romuald a été condamné à 3 ans de prison ferme et son fils Jean-François à deux peines de 18 et 15 mois ferme. Son frère, Gilbert, retardé mental et le moins impliqué, a été relaxé.  Le ministère public avait requis 4 ans de prison dont deux avec sursis pour le père, jusqu'à 4 ans de prison dont un avec sursis pour Jean-François et 4 mois avec sursis pour Gilbert. "C'est une famille de pédophiles de père en fils", a déploré Me Jean-Marie Alexandre, avocat d'une victime, lors de sa plaidoirie.

Un divorce brise 20 ans de silence. Dans les années 90, Mireille, l'épouse et la mère des prévenus, garde des petites filles à son domicile de Bonnières-sur-Seine, dans les Yvelines. La mère de famille, depuis décédée, garde notamment des nièces et des cousines, certaines par alliance. Sous ce toit, Romuald, le "papi", se promène en peignoir et se masturbe devant les fillettes en les forçant à regarder des films pornos. Jean-François se masturbe contre les petites filles et leur impose des caresses génitales.

La justice rattrape ce trio lorsque, le 19 mars 2013, l'ex-femme de Jean-François porte plainte contre son époux après des attouchements sur ses filles. Au cours de l'enquête, la parole finit par se libérer et cinq autres fille et jeunes femmes du cercle familial dénoncent à leur tour les faits.

Romuald admet laconiquement les faits. Sans un mot, ni un regard pour les victimes, en grande souffrance psychologique, Romuald a admis laconiquement les faits. Jean-François lui les a niés, estimant notamment que ses filles avaient "grossi la chose". "Ce n'est pas un prédateur sexuel, a soutenu son avocat Me Denis Solanet. "Il a grandi dans un contexte familial dramatique et pervers", marqué par des "carences éducatives".