Affaire Lee Zeitouni : le chauffard mis en examen

Lee Zeitouni est morte à Tel Aviv après avoir été heurtée par un 4X4.
Lee Zeitouni est morte à Tel Aviv après avoir été heurtée par un 4X4. © REUTERS
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et Pierre de Cossette , modifié à
L'automobiliste qui a renversé la jeune Israélienne a été mis en examen pour homicide involontaire.

L'INFO. Deux ans plus tard, Eric Robic et Claude Khayat sont finalement rattrapés par la justice. Ces deux Français, impliqués dans la mort de la jeune Israélienne Lee Zeitouni, fauchée par un 4x4 en Israël le 16 septembre 2011, sont convoqués par un juge d'instruction respectivement mardi et jeudi à Paris. Depuis leur retour en France, pays qui n'extrade pas ses ressortissants, dans les heures qui ont suivi le drame, les deux hommes n'ont pas vraiment réussi à se faire oublier. L'audition d'Eric Robic mardi a finalement conduit à sa mise en examen pour homicide volontaire. Retour sur une affaire qui avait indigné Israël jusqu'à tendre les relations diplomatiques entre les deux pays.

• Violemment fauchée sur le chemin du travail. L'accident se produit le 16 septembre 2011, à l'aube, en centre-ville de Tel-Aviv. Lee Zitouni, jeune et jolie professeur de sport de 25 ans, se rend à pied à son travail. Alors qu'elle traverse un boulevard, elle est fauchée par un véhicule tout terrain qui a grillé un feu rouge. A l'intérieur du 4x4 BMW, Eric Robic et Claude Khayat. L'enquête menée par les autorités israéliennes est accablante pour les deux hommes, selon le Figaro qui a eu accès aux procès verbaux.

29.12 Israel, accident de Lee Zeitouni.

© Capture d'écran

Le "contrôleur des accidents de la route de la police israélienne" a établi que le véhicule roulait au dessus de 55km/h sur une route limitée à 50, note le quotidien. Plus loin, le rapport mentionne une route en très bon état et, ce jour-là, en excellente condition : "une voie urbaine, goudronnée, droite, normale et sèche". Il en va de même pour les feux tricolores qui était "en parfait état de marche".  L'accident est décrit comme violent : "aucune trace de freinage" n'est relevée sur le sol. Lee Zitouni, violemment touchée "au bassin arrière droit" est projetée "par-dessus le terre-plein de séparation des voies" avant de toucher un second véhicule arrivant en sens inverse.  

• Un comportement choquant. Après le choc, les deux Français n'ont pas cherché à venir en aide à la jeune femme accidentée. Un passant témoigne que "deux hommes sont sortis du véhicule, ont regardé l'endroit du choc sur leur véhicule et sont repartis aussitôt". Dans leur fuite à pleine vitesse, dans un 4x4 à "calandre et pare-brise défoncés", les deux chauffards présumés manquent de faucher d'autres piétons dont un de leur voisin et ses deux enfants, qui raconte avoir vu le véhicule s'engouffrer rapidement dans le parking de la résidence. Les deux hommes attrapent ensuite le premier avion pour la France : s'ils reconnaissent par la suite leur culpabilité dans l'accident, ils refusent toutefois de se soumettre à la justice israélienne.

• Des suspects qui ne se font pas oubliés. En France, les deux hommes aux trajectoires sulfureuses ne se font pas pour autant discrets. Ainsi, à peine quatre mois après l'accident, en décembre 2011, Claude Khayat est contrôlé à 156 km/h sur une autoroute du Var.  Eric Robic a quant à lui été arrêté en possession d'un pistolet de calibre 6.35, il y a à peine quinze jours, à Juan-les-Pins. L'homme, mêlé à une rixe à la sortie d'une boite de nuit, assure qu'il a confisqué l'arme à un de ses agresseurs.

• Pourquoi la justice française s'intéresse à l'affaire ? Les parents de Lee Zitouni, qui espéraient initialement un procès en Israël, se sont finalement résignés à déposer plainte en France et un magistrat a ainsi repris en main les investigations. La justice devra désormais établir lequel des deux hommes était au volant du 4x4 ce jour-là. Piégé en caméra caché par la télévision israélienne, Claude Khayat assure qu'il pilotait le véhicule ce jour-là. Mais la presse locale le soupçonne d'avoir endossé ce rôle contre de l'argent offert par Eric Robic. Explication : Khayat s'était apparemment endetté auprès d'une figure de la mafia israélienne. Eric Robic a ainsi été mise en examen dès mardi pour "homicide involontaire, non-assistance à personne en danger et délit de fuite". Il encourt ainsi une peine de dix ans de prison et 150.000 euros d'amende.