Affaire Grégory : "le dossier pas fermé"

L'avocat de Jean-Marie et Christine Villemin estime qu'il reste "des pistes à creuser".
L'avocat de Jean-Marie et Christine Villemin estime qu'il reste "des pistes à creuser". © MAXPPP
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avec Alain Acco et AFP , modifié à
Les avocats de Jean-Marie et Christine Villemin comptent sur les progrès de la science.

La phrase. "Le combat judiciaire est loin d'être terminé." Jean-Marie et Christine Villemin, les parents de Grégory, retrouvé mort dans la Vologne en 1984, sont évidemment déçus des résultats peu probants des dernières analyses scientifiques révélés mercredi. Mais leurs avocats, Me Thierry Moser dans un communiqué et Me Christine Chastang-Morand au micro d'Europe 1, soulignent l'espoir des "pistes à creuser", en insistant sur les limites de la science.

Une "immense déception". Pour Thierry Me Moser, l'absence d'avancées dans l'enquête, annoncée mercredi par le procureur Jean-Marie Beney, "montre bien les limites dans certains cas des investigations à caractère génétique". "L’expert n’a pas retrouvé l’empreinte ADN des parents de l’enfant alors pourtant que, de toute évidence, les vêtements de Grégory ont été manipulés par ses parents dans les jours précédant le drame", précise-t-il. Me Thierry Moser décrit ainsi l'"immense déception pour les parents de Grégory dans la mesure où les chances de parvenir à la manifestation de la vérité s'éloignent".

"Le dossier Grégory n'est pas fermé" :

"Tout espoir scientifique n'est pas perdu". Néanmoins, "le combat judiciaire est loin d’être terminé", dans la mesure où "il reste encore des pistes à creuser et des investigations à réaliser, qui pourraient éventuellement faire progresser l’enquête de façon significative", poursuit l'avocat, en évoquant des pistes "techniques et extra-techniques". "La guerre n'était pas perdue", a-t-il conclu.

C'est également l'avis de Me Christine Chastang-Morand, une autre avocate de la famille Villemin. "Tout espoir scientifique n'est pas perdu", veut-elle encore croire sur Europe 1. "Il n'est pas dit que, parce qu'on n'a pas pu comparer les quatre ADN trouvés sur les vêtements à ceux de toutes les personnes qui ont été prélevées, ça les innocente ou ça les disculpe totalement", argumente l'avocate. Pour elle, "Christine et Jean-Marie Villemin ont aidé Gregory à s'habiller, la nourrice l'a aussi aidé. Donc, on aurait dû retrouver leurs ADN sur les vêtements de Grégory". Or ça n'est pas le cas. "Par conséquent, si les ADN de ceux qui ont touché les vêtements n'ont pas été trouvés, l'ADN de l'assassin a pu aussi ne pas être trouvé", poursuit Me Chastang-Morand.

"L'innocence de Bernard Laroche". Autre réaction, celle de la famille de Bernard Laroche, le cousin du père de Grégory, un temps suspecté de l'assassinat  et tué par Jean-Marie Villemin en 1985. "La conférence de presse du procureur général de Dijon confirme à nouveau l'innocence de Bernard Laroche, s'il était besoin, puisque son ADN a été comparé aux ADN retrouvés, et ça n'est pas le sien", a déclaré l'avocat de la famille Laroche, Me Gérard Welzer. Il a également évoqué "un gâchis judiciaire et humain".