Les wagons du service Junior et Cie ont été réquisitionnés pour faire voyager les passagers dont les trains ont été annulés. 1:36
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Maud Descamps, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Une des nombreuses conséquences de la grève de la SNCF contre la réforme des retraites est la fermeture du service Junior et Cie qui permet, en temps normal, à des enfants seuls de voyager avec un accompagnateur. Mais les wagons réservés à ce service ont été réquisitionnés pour faire voyager les passagers dont les trains ont été annulés. Rien que ce week-end, c'est donc 6.000 enfants qui ne pourront pas prendre le train. 
TÉMOIGNAGE

C'est l'une des nombreuses conséquences de la grève à la SNCF contre la réforme des retraites : la suppression de Junior et Cie. Ce service de la SNCF permettant aux familles de faire voyager seul un enfant sous la surveillance d'un accompagnateur de la compagnie a été tout simplement mis en pause pendant les vacances, les wagons habituellement réservés étant réquisitionnés pour faire voyager les passagers dont les trains ont été annulés. Et comme une trêve de la grève n'est pas à l'ordre du jour, le retour de ce service ne l'est pas non plus. 

Un billet annulé, sans "donner d'alternatives"

Rien que ce week-end, la suppression de Junior et Cie va empêcher quelque 6.000 enfants de voyager. "J'avais réservé le train il y a à peu près un mois, et j'ai reçu un mail de la SNCF disant que, pour des raisons de sécurité, sans parler du fait que les places seraient redistribuées à d'autres personnes, le service ne fonctionne pas jusqu'au 24 décembre", explique au micro d'Europe 1 Laura, Parisienne séparée, dont la fille vit à Bordeaux, chez son père. "On m'a indiqué que le billet serait annulé et remboursé, mais sans donner d'alternatives pour faire venir ma fille de 8 ans sur Paris."

Voulant absolument voir sa fille pour le réveillon, Laura décide de chercher elle-même une solution, mais rien n'y fait. "Ma fille est trop petite, je ne peux pas la faire venir en covoiturage, je ne connais pas les personnes qui vont l'accompagner. Elle ne peut pas venir avec son père, il lui est impossible de conduire les 10 heures aller-retour. Quant à l'avion, c'est beaucoup trop cher", lâche-t-elle, dépitée. "C'est impossible, du coup je ne verrai pas ma fille à Noël..." 

"Elle pleurait quand son père lui a annoncé la nouvelle"

Un coup dur pour Laura, mais également pour sa fille qui "pleurait quand son père lui a annoncé la nouvelle". Et même si elle lui a promis qu'elles allaient se voir au mois de février, qu'elle allait l'appeler "avec la vidéo" ou qu'elle allait trouver un petit cadeau envoyé par sa mère dans la boite aux lettres, on comprend au ton de la voix de Laura que ce n'était pas facile de rassurer sa fille.