17 ans après, il avoue le meurtre d'un diamantaire

(Photo d'illustration)
(Photo d'illustration) © MAXPPP
  • Copié
avec AFP , modifié à
COUP DE THÉÂTRE - Dès les premières minutes de son procès en appel lundi, Nissim Kakon a avoué le meurtre de Roger Szumeraj en 1997. Il avait toujours nié les faits.

LA PHRASE - "J'ai menti. Je reconnais les faits qui me sont reprochés". Pendant 17 ans, il avait toujours nié les faits, préférant évoquant la piste d'un meurtrier russe. Mais lundi, dès les premières minutes de son procès en appel devant la Cour d'assises de l'Essonne, c'est par ces mots que Nissim Kakon a avoué le meurtre  du diamantaire Roger Szumeraj, en mai 1997.

Mai 1997 : le meurtre de Roger Szumeraj, alias Roger Super. Le 2 mai 1997, le diamantaire Roger Szumeraj, surnommé Roger Super, est retrouvé mort dans son atelier de la rue Lafayette, à Paris. L'homme a été tué de trois balles au visage et à la poitrine. Dans l'échoppe, deux boîtes contenant des pierres précieuses ont disparu.

La fuite immédiate de Nissim Kakon. Le jour de sa mort, la victime avait rendez-vous avec Nissim Kakon, un courtier en diamants. Les deux hommes devaient régler un conflit autour d'un diamant d'une valeur de  171.600 dollars (152.450 euros). Roger "Super" avait confié le gemme à Kakon pour qu'il le vende place Vendôme. Mais ce dernier ne lui aurait jamais remis l'argent. Le soir même, Nissim Kakon fuyait au Maroc puis en Israël. Il y restera pendant dix ans, avant d'être rattrapé par l'affaire et d'être extradé vers la France.

25 ans de prison en première instance. Condamné une première fois, par défaut, en décembre 2006, à 30 ans de prison, Nissim Kakon avait écopé de 25 ans de prison lors de son procès en première instance en mai 2011. Lundi, cet homme de 65 ans, a expliqué qu'il porte "cette affaire sur son dos".

"J'ai détruit une famille, c'est irréparable". Vêtu d'un gilet torsadé gris, le crâne dégarni malgré quelques longues mèches dans la nuque, l'accusé dit "vivre très mal cette chose". Interrogé après plusieurs heures d'audience par la présidente sur des éventuels remords, il répond "et comment! Et comment!" et la présidente de lui faire remarquer "jusqu'ici vous ne l'aviez pas dit...". Ce n'est que vers la fin de matinée que Nissim Kakon, encouragé par la présidente, a lâché un "j'ai détruit une famille, c'est irréparable".

Un "soulagement" pour la veuve de la victime. La veuve de Roger Szumeraj a confié que ces aveux étaient un "soulagement". "C'est très décevant de voir quelqu'un condamné sans aveux. Au moins, maintenant j'ai un assassin", explique Nicole Szumeraj, ajoutant qu'elle est "impatiente" de savoir "comment et pourquoi" Nissim Kakon a tué son mari.

Un acte prémédité ou non ? C'est désormais toute la question de ce procès pour la défense de Nissim Kakon. "Il reconnaît tout, sauf l'assassinat", a précisé lundi l'avocat de l'accusé. En effet, si la préméditation est retenue, Nissim Kakon sera jugé pour assassinat et risquerait ainsi la perpétuité. Dans le cas contraire, sa peine pourrait être en revanche réduite.