SpaceX va envoyer deux astronautes dans l'espace. 4:16
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Antoine Terrel
Alors que la société SpaceX va envoyer deux astronautes de la Nasa dans l'espace, Alain Cirou, consultant scientifique d'Europe 1, rappelle que cette opération permet aux Américains de retrouver un accès autonome à l'espace, sans dépendre des Russes. 
INTERVIEW

Après neuf ans, les États-Unis vont retrouver la maîtrise de leurs déplacements dans l'espace. Mercredi, le président américain Donald Trump assiste, depuis le centre spatial Kennedy, au lancement par la société SpaceX d'Elon Musk, de deux astronautes de la Nasa dans l'espace, direction la Station spatiale internationale. Pour les États-Unis, la réussite de cette mission de démonstration est une affaire de fierté nationale : depuis 2011 et le dernier vol d'une navette spatiale, les Américains n'avaient plus d'accès autonome à l'espace et dépendaient des fusées russes. "Le plus important pour l'Amérique, c'est d'être indépendante", confirme Alain Cirou, consultant scientifique d'Europe 1. 

"Les Américains ont besoin de cette autonomie. C'est stratégique pour eux", explique-t-il, rappelant que pour un pays qui a envoyé des hommes sur Lune dès 1969, "ce n'est pas un exploit technique". En revanche, ajoute-t-il aussitôt, "il est à la hauteur de la frustration de la dépendance aux Russes pour accéder à l'ISS". "Changer de modèle, ça ne se fait pas en appuyant sur un bouton. Il a fallu plus de neuf ans pour passer des navettes à ce système autonome", poursuit notre consultant. 

"Elon Musk est à l'origine de l'ubérisation de l'espace"

Pour Elon Musk, à la tête de SpaceX, ce lancement est "clairement" une consécration, juge Alain Cirou. "C'est lui qui a vu le premier la façon de prendre le tournant historique qui est l'abandon par la Nasa de l'exploitation en direct des navettes, des fusées, des capsules. C'est l'homme à origine de l'ubérisation de l'espace, avec l'accès par des sociétés privées à l'espace, à un prix défiant toute concurrence." Toutefois précise-t-il, si Elon Musk est le premier, "il n'est pas le seul. Boeing est derrière et une troisième société arrive, donc il y aura une offre assez large". 

Par ailleurs, ce projet ouvre donc la voie à l'envoi futur de touristes dans l'espace, mais pour un coût mirobolant, entre "50 et 60 millions de dollars", détaille Alain Cirou, qui assure que "les vols privés devraient pouvoir démarrer sans doute avant la fin de l'année prochaine".