Mission Artemis : pourquoi veut-on absolument retourner sur la Lune ?

Artemis
La capsule Orion a été lancée le 16 novembre dernier. © Kevin Dietsch / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
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Ophélie Artaud
Après son décollage réussi, la capsule Orion se rapproche de la Lune ce lundi. Si, pour le moment, la mission "dépasse les attentes" de la Nasa, elle n'est que la première étape du programme Artemis, qui vise à envoyer des astronautes et installer une base sur la Lune d'ici la fin de la décennie. Avant de tenter de poser un pied sur Mars…

Direction la Lune ! Après son décollage réussi le 16 novembre dernier, la capsule Orion se rapproche ce lundi du satellite naturel de la Terre, dans le cadre de la mission Artemis de la Nasa. Si cette première étape est un vol test, sans équipage, l'objectif est d'envoyer des astronautes sur la Lune d'ici 2027, puis d'y installer une base. Selon la Nasa, des humains pourraient même y vivre "d'ici dix ans". Mais pourquoi la Nasa veut-elle absolument retourner sur la Lune, alors qu'aucun équipage n'y est retourné depuis 1972 et le programme Apollo ?

La conquête de Mars en ligne de mire

Au-delà de la Lune, l'objectif principal de cette mission est d'anticiper la conquête de Mars. Les Américains souhaitent être les premiers à mettre un pied sur la planète rouge. En ce sens, la mission Artemis permet à la Nasa de tester ses nouvelles technologies, mais aussi ses équipements, qui seront nécessaires pour se rendre plus loin dans l'espace. Car s'il faut environ trois jours pour se rendre sur la Lune, il faudrait environ neuf mois pour aller sur Mars. Outre le fait de remettre un pied sur la Lune, le but est de commencer à apprendre aux astronautes à vivre loin, durant une longue période.

Une fois sur la Lune, l'objectif de la Nasa est d'y créer une base, dans laquelle des hommes pourraient vivre. La Nasa souhaite également créer une station spatiale en orbite lunaire : baptisée Gateway, elle servirait de point de ravitaillement, de communication et de stockage pour les astronautes présents sur la Lune, mais serait aussi un lieu d'étape nécessaire pour des missions plus lointaines.

Car si les Américains espèrent mettre un premier pied sur Mars avant la fin des années 2030, la concurrence de la Chine ou de l'Inde se fait ressentir. D'un point de vue politique, la mission Artemis a donc également pour objectif de réaffirmer la puissance de la Nasa, et donc des États-Unis, sur la question de la conquête spatiale.

Connaître les origines de la Lune

Si Mars est dans la ligne de mire des astronautes du monde entier, cette mission devrait aussi permettre d'en savoir plus sur la Lune, notamment grâce à des recherches réalisées sur place. Cela pourrait permettre de découvrir de nouveaux éléments sur l'origine et l'évolution de notre satellite naturel.

Il faudra tout de même être patient car la mission Artemis se découpe en plusieurs parties. Après cette première étape, la suivante devrait avoir lieu en 2024. Cette fois-ci, des astronautes seront présents à bord de la capsule, qui fera seulement le tour de la Lune. La troisième et dernière partie de la mission Artemis devrait être lancée à partir de 2025 : cette fois-ci, les astronautes devraient atterrir sur la Lune, puis y installer une base. S'il est encore trop tôt pour savoir qui sera du voyage, l'astronaute français Thomas Pesquet pourrait participer à ces futures missions… et peut-être devenir l'un des prochains hommes à marcher sur la Lune.