Faut-il s'attendre à d'autres ouragans d'ampleur cette année ?

L'île de Saint-Martin a été dévastée par l'ouragan Irma et voit désormais s'approcher Maria.
L'île de Saint-Martin a été dévastée par l'ouragan Irma et voit désormais s'approcher Maria. © AFP
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Harvey, Irma, Jose, Maria… Après quatre ouragans d'importance majeure en seulement quelques semaines, les conditions sont réunies pour que d'autres phénomènes se forment dans l'Atlantique d'ici fin novembre. 

L'Atlantique connaît peu de répit en cette fin d'été. En l'espace de trois semaines, la région a été frappée successivement quatre fois. L'ouragan Harvey a d'abord touché le Texas le 25 août, puis la Louisiane, faisant 33 morts et plus de 100 milliards de dollars de dégâts. Ont suivi Irma et Jose, dont l'étendue des ravages reste encore à mesurer précisément. Selon un dernier bilan, le premier a fait au moins 84 morts, dont onze dans les Antilles françaises. Depuis dimanche, Maria, dernier phénomène en date, traverse les Caraïbes et a atteint la Guadeloupe, mardi.

Or, la saison des ouragans n'est pas terminée : elle s'étend officiellement du 1er juin au 30 novembre, selon l'organisation météorologique mondiale. Faut-il alors s'attendre à d'autres phénomènes extrêmes dans les prochaines semaines ?

  • A-t-on déjà connu un tel début de saison ?

"Quatre ouragans de catégorie 4 ou plus (sur une échelle en comptant 5, ndlr) dans un si court laps de temps, c'est quelque chose de rare", reconnaît Etienne Kapikian, prévisionniste à Météo France, interrogé par Europe1.fr. "Mais oui, dans le passé, on a déjà connu des saisons très actives, avec un nombre important d'ouragans. L'année 2005 a battu tous les records, avec sept ouragans majeurs, dont Katrina", explique-t-il.

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Principale différence : "ils n'étaient pas tous dans la même région", poursuit l'expert. "Là, à part Harvey, on observe que les phénomènes se concentrent dans une zone géographique très resserrée. Il y a des similitudes de trajectoires, dans le nord de l'arc antillais."

  • Quelles sont les prévisions pour les mois à venir ?

"En termes de prévisions, on peut s'attendre à une fin de saison cyclonique plus active que la normale", avance Etienne Kapikian. Selon le centre national américain des ouragans (NOAA), la probabilité d'une saison "au-dessus de la moyenne" est d'environ 60%, avec 14 à 19 tempêtes nommées, et 5 à 9 ouragans dont 2 à 5 considérés comme "majeurs".  

Cela s'explique notamment par le contexte océanique, plus chaud que la normale, "d'un degré environ au-dessus des moyennes de saison", mais aussi par la configuration atmosphérique, "très favorable au développement des cyclones", et la structure des vents, "homogènes et plutôt faibles". 

  • Faut-il redouter d'autres ouragans de cette intensité ?

"Impossible de le dire pour l'instant", tranche Etienne Kapikian. "Un cyclone se forme à partir d'une onde tropicale sur l'Atlantique, puis il faut que cet embryon soit transporté dans les vents dominants…", rappelle le prévisionniste. "Et même s'il atteint la force 5, s'il reste au milieu de l'océan, les terres peuvent être épargnées."