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Anne Le Gall, édité par Romain David
Une équipe de chercheurs, constituée de sept femmes et huit hommes, va s'enfermer à partir de dimanche dans une grotte ariègeoise pendant 40 jours, afin notamment d'observer les capacités d'adaptation de l'individu, prisonnier d'un milieu hostile pour une longue durée, et sans repère temporel.

Alors que l’Île-de-France redoute un reconfinement, quinze chercheurs volontaires vont s’enfermer pendant 40 jours… dans une grotte ! Cette drôle d’expérience doit débuter dimanche soir, dans la grotte de Lombrives, dans l'Ariège, à 110 kilomètres de Toulouse. Dans la journée, sept femmes et huit hommes vont descendre le matériel nécessaire avant de s'installer dans la grotte. Puis ils fermeront la porte et vivront sous terre, en autarcie, sans montre. L’objectif de cette expédition hors-norme est de plonger des humains dans un univers inconnu, sans repère temporel, pour mieux comprendre comment le cerveau humain peut s'adapter individuellement et comment un groupe s'organise pour survivre en milieu hostile.

"On va être désorientés, peut-être un peu paniqués"

Le chercheur franco-suisse Christian Clot est le créateur de cette expédition, il a travaillé à sa préparation pendant deux ans, et fera partie de ces confinés volontaires durant 40 jours. "On va être désorientés, peut-être un peu paniqués", concède-t-il auprès d’Europe 1. "Il va falloir reconstruire une capacité de fonctionner. On est comme un petit hameau qui s'installe, où il faut générer de l'électricité – on va pédaler pour le faire -, trouver notre eau, la purifier, etc. Finalement, ce sont les mécaniques de confrontation à l'inconnu qui nous intéressent, davantage que le fait d'être enfermés dans une grotte."

Une équipe de médecins, prête à intervenir en cas d'alerte

Les travaux de recherche occuperont aussi les journées de ces quinze volontaires qui seront bardés de capteurs, pour évaluer la manière dont l’organisme réagit au confinement. À l'extérieur, une équipe de médecins, psychologues et chrono-biologistes récoltera ces résultats à distance, mais sans donner de nouvelles directes en dehors, bien sûr, de toute urgence vitale physique. Ces quinze volontaires ne reverront donc pas la lumière du soleil avant le 23 avril.