Moustiques : programmés pour aimer l'humain

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Noémi Marois
SCIENCES - Les moustiques des villes auraient connu une mutation génétique, afin d'avoir de l'appétence pour le sang humain.

Tous les moustiques n'ont pas le même patrimoine génétique. Certains sont en quelque sorte programmés pour nous tourmenter pendant nos nuits de sommeil et nous infliger leurs piqûres. C'est ce que démontre une étude de l'université de Princeton aux États-Unis, parue dans la revue Nature et rapportée par Sciences et Avenir. Les moustiques qui côtoient le plus les humains auraient ainsi connu une mutation génétique lui donnant le goût de notre chair.

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Moustique des villes, moustique des forêts. Les chercheurs de l'université de Princeton se sont intéressés à Aedes Aegypti, originaire d'Afrique et cousin du moustique tigre. Ils ont notamment étudié celui qui vit en ville et celui qui vit en forêt. 

Le goût de la peau humaine. Surprise, ceux qui côtoient le plus les humains sont porteurs d'une mutation génétique modifiant leur sensibilité aux odeurs, que leurs antennes analysent. Cette modification de gène fait apparaître chez les moustiques des villes un goût pour la sulcatone, qu'on retrouve de manière importante dans l'odeur que les humains dégagent.

"C'est un exemple rare de comment des changements génétiques peuvent modifier le comportement", explique  Carolyn Mc Bride, principale auteure de l'étude. Les scientifiques n'excluent pas que cette modification soit présente chez d'autres espèces de moustique dans le monde.

Un pas dans la lutte contre les maladies vectorielles. Cette découverte pourrait permettre de rendre plus efficace la lutte contre les maladies vectorielles, Aedes Aegypti étant porteur de la fièvre jaune et de la dengue qu'il transmet à ses victimes. "L'odeur n'est pas le seul élément qui guide les moustiques mais c'est un facteur prééminent",  explique Carolyn Mc Bride. Selon elle, "plus nous en savons sur les gènes et les composés qui aident les moustiques  à nous cibler, plus nous aurons de possibilités de manipuler leur réponse à notre odeur".

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