Vache folle dans les Ardennes : que va-t-il se passer maintenant ?

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G.S. avec AFP
Un cas de vache folle a été confirmé et une centaine de bovins devraient être abattus.

La vache folle est bien de retour en France. Un cas "isolé" d'ESB, pour "encéphalopathie spongiforme bovine", a été confirmé dans un élevage des Ardennes. Il s'agit du premier cas en France depuis 2011, date à laquelle un cas isolé avait été découvert, sans explication sur son origine. Comment éviter que la maladie se propage ? Ce cas aura-t-il des conséquences ? Europe 1 vous explique ce qui va se passer maintenant.

Comment éviter la propagation ? L'ESB a été détectée chez une vache de 5 ans décédée prématurément dans un élevage des Ardennes. Les animaux étant contrôlés avant leur envoi sur le marché, le ministère assure qu'il n'y aura "aucune conséquence pour le consommateur". Comme en 2011, on ignore toutefois comment la maladie est réapparue. Depuis l'interdiction des farines animales, seuls la filiation et le contact avec un animal malade ont été identifiés comme vecteurs de contamination. Et les scientifiques n'excluent pas d'autres hypothèses liées à l'alimentation ou à l'eau.

Résultats : le ministère de l'Agriculture a annoncé qu'une centaine de bovins seront tués dans un délai d'un mois, pour éviter la propagation. Dans le détail, sont concernés les bovins de l'élevage touché âgés d'un an de plus ou de moins que la vache infectée et qui "risquent d'avoir été exposés à la même source alimentaire", ainsi que les veaux "nés de la vache malade depuis moins de deux ans". "Cela représente une centaine de bovins" sur les 400 vaches Salers que compte l'exploitation ardennaise, et pour lesquels l'éleveur "sera indemnisé".

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Vache folle : le retour d'une maladie inquiétantepar Europe1fr

Ce cas va-t-il relancer les recherches sur cette maladie ? Après la découverte de ce cas, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll va demander à la Commission européenne de faire une enquête pour croiser les informations sur deux autres cas survenus en Europe depuis 2013 (en Irlande et au Royaume-Uni). Stéphane Le Foll  va également "solliciter la Commission européenne afin qu'elle saisisse l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) en lien avec l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) pour mieux comprendre l'origine et la cause de ces cas isolés chez des bovins jeunes", poursuit le ministère. Une réunion des membres du Conseil national d'orientation de la politique sanitaire animale et végétale (CNOPSAV) est prévue le 25 mars "afin de présenter les mesures de gestion à mettre en œuvre".

Quelles conséquences économiques ? La France qui était passée en 2015 au statut de pays à "risque négligeable" pour l'ESB par l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) va revenir à celui de pays à "risque maîtrisé", comme ses voisins la Grande-Bretagne, l'Irlande et l'Allemagne. Il est "probable", reconnaît le ministère, que les pays qui avaient rouvert depuis 2015 leurs frontières aux exportations de bovins français (l'Arabie saoudite, le Canada, Singapour ou le Vietnam) les ferment à nouveau. Mais ces pays ne représentent qu'un faible volume d'exportations. Les autres pays de l'Union européenne, destination de beaucoup d'exportations de viande française, ne peuvent en revanche pas fermer leurs portes au boeuf hexagonal. La découverte de ce cas d'ESB est donc "une mauvaise nouvelle mais les conséquences économiques directes et réelles seront limitées", promet le ministère.