Thibault exosquelette 1:38
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Jean-Luc Boujon, édité par R.D. , modifié à
Ce jeune Lyonnais de 28 ans, tétraplégique, teste depuis plusieurs jours un exosquelette, grâce auquel il parvient à marcher sur une centaine de mètres, et qu’il commande avec des électrodes implantées dans son cerveau.
TÉMOIGNAGE

C’est l’histoire d’une renaissance. Celle de Thibault, 28 ans, tétraplégique depuis quatre ans et une mauvaise chute. Aujourd’hui, ce jeune Lyonnais parvient à faire quelques pas grâce aux travaux d’une équipe de scientifiques grenoblois. S’il parvient ainsi à se mouvoir, c’est grâce à un exosquelette, une armure extérieure qui lui englobe les membres supérieurs et inférieurs. Le tout est commandé grâce à des électrodes implantées dans son cerveau.

exosquelette

"Avec l’exosquelette, pour pouvoir arriver à faire des mouvements, je fais exactement comme vous", raconte Thibault à Europe 1. "C’est-à-dire que quand vous pensez à marcher, vous pensez à bouger les jambes, l’une devant l’autre. Moi je fais exactement pareil. Sauf que mon cerveau s’allume, mais la commande ne passe pas. La moelle épinière est abîmée, et du coup mes muscles ne reçoivent pas le mouvement. Mais mon cerveau essaye de le faire, comme vous quand vous marchez. C’est les implants qui, du coup, reçoivent l’info et font marcher l’exosquelette à ma place."

"Ça a changé ma vie"

Le retour à une vie normale reste toutefois encore loin. "A l’heure actuelle, il me permet de marcher, de bouger les bras en trois dimensions, sans me fatiguer pendant deux heures, parce que j’ai un peu de mobilité au niveau des épaules. Mais au bout de dix minutes, je commence à avoir les bras qui fatiguent", explique le jeune homme. "Et là, très prochainement, j’espère pouvoir ouvrir et fermer les mains".

Même s’il reste encore du travail, le changement a été salutaire pour Thibault. "Ça a changé ma vie. Ça a été un peu comme être le premier homme sur la Lune", sourit le Lyonnais. "Faire un pas, puis un autre, alors que je n’avais pas marché depuis deux ans, ça a été à la fois un bouleversement et une première porte vers un monde que je pensais inaccessible. Ça a été une renaissance, puisque vraiment ça m’a permis aussi, au-delà du fait de faire un pas après l’autre, de me dire que j’étais capable de faire quelque chose dans ma vie, malgré mon fauteuil, margé mon handicap. Et qu’on peut vraiment construire et faire quelque chose et s’investir dans des projets, malgré tout ça."