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Victor Dhollande, édité par Laetitia Drevet , modifié à
La France, l'Angleterre, et d'autres pays, notent une augmentation du nombre d'enfants présentant des symptômes proches de la maladie de Kawasaki, un syndrome vasculaire touchant les enfants. Europe 1 s'est rendue au laboratoire Imagine, à Paris, où des chercheurs tentent de déterminer son origine. 
REPORTAGE

Pour entrer, il faut passer deux sas. Marine Luka, ingénieure, se lave attentivement les mains, puis enfile une combinaison intégrale. Les précautions sont de mise : l'institut Imagine, à Paris, analyse en ce moment des échantillons sanguins d’enfants atteints par le syndrome de Kawazaki. Plusieurs pays, dont la France, sont confrontés à une augmentation récente du nombre d'enfants présentant des symptômes ressemblant à ce syndrome vasculaire, affectant les jeunes enfants et dont la cause reste indéterminée. Les chercheurs tentent de comprendre ce qui provoque cette maladie, et si elle est en lien avec le coronavirus

Après avoir passé le premier sas, l'ingénieure pénètre dans le second. Mickaël Ménager, directeur de laboratoire à l’Institut Imagine, supervise tous les gestes de protection de Marine Luka avant qu’elle entre dans le laboratoire. "Marine vient de mettre des surchausses. Et sa combinaison intégrale va lui permettre d'être protégée de la tête au pieds", explique-t-il. 

Prévenir le risque

Derrière une porte de 5 centimètres d’épaisseur, elle manipule des échantillons plongés dans des congélateurs à -80°C. Elle passe deux à trois heures dans cette pièce de 20 m² pour isoler chaque cellule, et mieux comprendre le phénomène. "On va pouvoir dire si les enfants qui développent un syndrome de type Kawazaki, par rapport à des enfants sains, ont une signature de gène particulière", explique Mickaël Ménager. 

Cette technique permet d’établir une carte d’identité cellulaire, une avancée considérable pour la médecine, explique Frédéric Rieux-Laucat, lui aussi directeur de laboratoire à l’Institut Imagine et spécialiste des maladies auto-immunes chez l'enfant. "Cela va permettre d'identifier ceux qui sont à risque de faire des formes inflammatoire sévères, et donc de pouvoir intervenir avant l'état d'inflammation grave qui conduit des enfants en réanimation." Une avancée technologique qui pourrait sauver de très nombreuses vies dans les années qui viennent.