Santé mentale : les Français sont parmi les plus déprimés d’Europe, selon une étude
Les Français sont parmi les plus déprimés d’Europe, selon une enquête de la Drees. L’absence d'activité physique chez les jeunes et le veuvage chez les séniors sont les principales causes de cette déprime.
6% des Européens souffrent de syndromes dépressifs selon une enquête dressée par la Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques (Drees). Certaines zones sont plus touchées que d'autres. Parmi les plus épargnés, les pays du Sud et l’Est, en particulier en Serbie ou à Chypre (2%).
Mais c'est en Europe de l’Ouest et du Nord qu’on trouve les taux les plus élevés, notamment en Suède (10%) et en France (11%). L'étude précise que nos aînés sont parmi les plus déprimés d'Europe.
Plusieurs facteurs
16% des plus de 70 ans souffrent de dépression en France. C'est le quatrième taux le plus élevé d'Europe. Les pays européens les moins touchés sont ceux où les soins accordés aux personnes âgées sont plus nombreux. En France, 42% des séniors n’ont pas accès aux soins spécifiques dont ils auraient besoin, comme de la kinésithérapie, où des visites d'infirmiers à domicile.
Le fait d'être veuf augmente aussi le risque de développer un syndrome dépressif puisqu'il renforce le manque de lien social. Et les jeunes Français ne sont pas épargnés où 10% d'entre eux sont touchés par une dépression. Cela serait lié à l'âge du départ du foyer familial.
"En Europe du Nord et en Europe de l'Ouest, on a un départ de la maison qui est beaucoup plus tôt, donc c'est généralement autour de 20 ans. En France, on est plutôt autour de 24 ans. Ce sont des jeunes qui sont plus loin de chez eux, donc ils bénéficient moins de l'entourage familial. Ainsi, ça pourrait peut-être expliquer les taux de dépression élevés qu'on trouve dans les pays du Nord", argumente Lisa Troy, chargée d’études à la Drees.
Par ailleurs, le fait de ne pas trouver d'emploi ou d'être déscolarisé, augmente chez les 15-24 ans le risque de faire une dépression.