Une association de professionnels de santé a dénoncé mercredi des "conflits d'intérêts" dans un rapport de recommandations sur l'hypertension validé par la Haute autorité de santé (HAS). Certains de ses auteurs sont liés, selon elle, à des laboratoires pharmaceutiques.
Des liens avec des laboratoires. La Société française d'hypertension artérielle (SFHTA), qui a participé à la rédaction de ce document (une "fiche mémo"), est "en situation structurelle de conflit d'intérêts", dénonce Formindep, dans une lettre ouverte à la HAS L'association qui oeuvre pour une médecine indépendante affirme que la SFHTA est "financée par des entreprises commercialisant des produits concernés".
Formindep pointe les liens entre la SFHTA et des laboratoires, "Servier, Novartis, Menarini, Bouchara Recordati, Takeda" ainsi que des entreprises de mesure de la tension. Formindep cité nommément le "chef de projet de la SFHTA, Jean-Michel Halimi, principal rédacteur de ces recommandations".
Des "irrégularités" dans les DPI ? La HAS a fait valoir que cette fiche mémo "n'était pas consacrée à la prise en charge médicamenteuse" de l'hypertension mais portait sur son repérage et le suivi des patients. "L'ensemble des experts a rempli une DPI (déclaration publique d'intérêts, ndlr) et elles ont été examinées en comité d'évaluation. Ces DPI sont toutes consultables", a ajouté la HAS, alors que Formindep a fait état d'"irrégularités" dans le processus de déclaration des intérêts des membres du groupe de travail.
Des précédents concernant l'hypertension. De précédentes recommandations sur l'hypertension ont été suspendues par la HAS en septembre 2011, en raison déjà de problèmes de conflits d'intérêts, tout comme d'autres qui concernaient les spondylarthrites, la prévention des AVC, la polyarhtrite rhumatoïde et la dépression (six recommandations au total). Six mois avant ces suspensions, la HAS avait été contrainte par le Conseil d'État d'abroger sa recommandation sur le diabète en raison là encore de conflits d'intérêts. C'est Formindep qui avait déposé le recours devant le Conseil d'État.