Hopital 1:09
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Justin Morin, avec , modifié à
Au micro d'Europe 1, le professeur André Grimaldi affirme que la démission de centaines de médecins, évoquée dans une tribune de 660 praticiens dans le "Journal de dimanche", est un énième symbole d'un hôpital public qui ne permet plus "la qualité et de la sécurité des soins". Il interpelle directement la ministre de la Santé, Agnès Buzyn.
INTERVIEW

La crise se poursuit dans l'hôpital public, malgré les différents plans annoncés par le gouvernement pour tenter d'y mettre fin. Le dernier épisode en date concerne les médecins : dans une tribune parue dans le JDD, 660 d'entre eux se disent prêts à démissionner si le gouvernement "n'ouvre pas de réelles négociations pour desserrer la contrainte imposée à l'hôpital public". Le professeur André Grimaldi, l'un des signataires, alerte au micro d'Europe 1 sur la situation "terrible" de l'hôpital public en 2019.

Comme André Grimaldi, nombreux sont ceux qui évoquent une situation actuelle "terrible" pour tout le personnel hospitalier. Et le professeur de rapporter les propos d'un de ses confrères : "Un collègue, chef d'un service de pédiatrie, nous a dit 'je pense démissionner mais je ne veux pas qu'un bébé meure dans mon service'. C'est parce qu'on est au bord du drame que les médecins, qui continuent à soigner, disent qu'ils ne sont plus responsables de la qualité et de la sécurité des soins."

Vers un passage à l'acte ?

C'est donc une adresse directe à la ministre de la Santé Agnès Buzyn que le professeur en diabétologie à La Pitié-Salpêtrière formule sur notre antenne : "Nous disons à la ministre 'ou bien vous ouvrez vos négociations, ou bien vous vous rappelez qu'un jour vous avez été médecin et vous prenez vos responsabilités'. Nous, nous prenons les nôtres : nous ne participons pas à ça."

"Nous, les médecins, ne faisons pas la grève des soins ni ne bloquons l'activité", poursuit-il. "Et quand on ne fait pas ça dans ce pays, on n'est pas entendus." Les médecins semblent en tout cas déterminés à mettre leur menace à exécution. "Pour le moment, il y a 660 signataires. Lorsqu'il y en aura 1.000, la ministre recevra les lettres individuelles de chacun, pour dire : 'C'est sans nous'."