Pourquoi il ne faut pas compter les calories des repas de Noël

Le foie gras a des vertus pour la santé, explique Jean-Michel Cohen (photo d'illustration).
Le foie gras a des vertus pour la santé, explique Jean-Michel Cohen (photo d'illustration). © jackmac34 / Pixabay
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Guilhem Dedoyard
Invité d'Europe 1, le nutritionniste Jean-Michel Cohen a expliqué au micro de Nathalie Lévy qu'il ne fallait pas se priver pendant les repas de fête entre Noël et le jour de l'an, au risque de rompre l'équilibre alimentaire. Son message : l'important est de se faire plaisir, sans se gaver. 

Faut-il se priver pendant les repas de fin d'année ? Non, selon le docteur Jean-Michel Cohen, invité de Nathalie Levy sur Europe 1. Le médecin nutritionniste, auteur de La peur au ventre, pour que manger ne soit plus un cauchemar, a expliqué que les craintes autour des excès de Noël n'étaient pas fondées. Avec un peu de mesure, il est donc permis de se faire plaisir pendant les fêtes. 

"On a peur de s'empoisonner avec la nourriture"

Le nutritionniste fait le constat que les français délaissent de plus en plus les produit phares de Noël. "Il y a trente ans, les fêtes de Noël, c'était l'occasion de manger du saumon fumé, du foie gras, des huîtres, etc. Ensuite, on a commencé à regarder les calories, à ne pas prendre des choses trop riches, puis à regarder les ingrédients, et aujourd'hui, on a peur de s'empoisonner avec la nourriture et on va donc acheter des produits comme du fois gras bio."

Un phénomène qu'il explique par une montée en puissance de ces thématiques. "C'est une espèce d'angoisse, qui est ancienne mais qui s'est développée avec les thématiques de santé et avec la caisse de résonance médiatique qui a mis en avant les problématiques de perturbateurs endocriniens, les pesticides." Le problème, pour Jean-Michel Cohen, est que ces termes "sont des mots que les gens ne maîtrisent pas bien mais qui les terrorisent, car ils les entendent tellement qu'ils n'osent plus rien manger, alors que les risques sont minimes et que les vrais ne sont pas du tout ceux qu'on croit." 

"On doit se faire plaisir, c'est un jour spécial"

Selon lui, il est donc absurde de renoncer aux excès des fêtes de Noël. "Les zones de plaisir telles que Noël et le jour de l'an, sont des piliers structurant de notre alimentation, ce sont traditionnellement des repas festifs où on célèbre la convivialité, et des périodes sacrées de l'année où la nourriture intervient pour manifester la joie qu'on va ressentir. Donc oui évidemment on doit se faire plaisir, c'est un jour spécial. Dans la nutrition si vous oubliez le plaisir de manger vous déséquilibrez les plaisirs de votre vie."

Attention : consommer des produits gras ne veut pas dire en abuser, "se gaver serait une erreur, mais on peut consommer un peu de tout." Pour manger sans se priver il faut privilégier "l'harmonie alimentaire pendant les repas, un coup le foie gras, le lendemain la dinde aux marrons, et le troisième jour la bûche de Noël", étaler la consommation de mets riches, permet de pouvoir pleinement en profiter, sans risque pour la santé.

"Récupérer les écarts" est possible

Le nutritionniste ajoute que beaucoup d'idées reçues existent sur un certain nombre de plats de fête. À commencer par la viande. Si les graisses animales sont relativement mauvaises pour la santé, l'oie et le canard font figures d'exceptions. Par exemple, le foie gras, indissociable des fêtes de fin d'année n'est pas aussi mauvais qu'on le croit : "Les gens vont se gaver de foie gras pendant les fêtes de fin d'année, mais il contient des acides gras mono-insaturés qui protègent, quasiment, contre le cholestérol".

Pour ceux qui le souhaitent, un régime "un peu sympa entre Noël et le nouvel an", est tout à fait envisageable et peut permettre de "récupérer les écarts" effectués pendant les fêtes, sans trop se priver. L'important, toute l'année, c'est de maintenir une alimentation diversifiée.