Lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose : l'objectif des 14 milliards de dollars a été atteint

Emmanuel Macron à Lyon lors de la conférence contre le sida (1280x640) Ludovic MARIN / AFP
Emmanuel Macron, ici aux côtés de Bono et de Bill Gates, salue une jeune femme du Burundi atteinte du VIH. © Ludovic MARIN / AFP
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avec AFP , modifié à
Au terme de la conférence de refinancement du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, l'objectif des 14 milliards de dollars récoltés (12,7 milliards d'euros) a été atteint. 

L'objectif des 14 milliards de dollars récoltés (12,72 milliards d'euros) a été atteint à Lyon pour lutter contre le sida, la tuberculose et le paludisme au terme de la 6ème conférence de refinancement du Fonds mondial. Le seuil est même légèrement dépassé, à 14,02 milliards de dollars (12,74 milliards d'euros), selon Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre ces maladies.

Cette conférence a rassemblé 700 participants depuis mercredi. Jeudi matin, l'objectif était pourtant loin d'être atteint. "On n'y est pas", avait reconnu Emmanuel Macron en prenant la parole à la tribune. Il a mis la pression sur plusieurs gouvernements pour trouver l'argent manquant, après avoir annoncé une hausse de 15% de la contribution française, passant de 1,08 milliard d'euros à 1,29 milliard. Un collectif de douze organisations de la société civile, dont Aides, Oxfam, Solidarité sida ou Sidaction, avait pourtant réclamé une hausse "d'au moins 25%" pour la France.

La Russie et l'Amérique latine, grandes absentes

"Je ne laisserai personne sortir de cette pièce ou quitter Lyon tant que les 14 milliards n'auront pas été obtenus", avait lancé le chef de l'État en sollicitant tout particulièrement les Émirats Arabes Unis, le Qatar et l'Arabie saoudite. Les trois pays ont ainsi augmenté leur contribution, ainsi que l'Irlande, la Nouvelle-Zélande, l'Australie, le Luxembourg, l'Arménie et l'Azerbaïdjan.

Le Fonds, créé en 2002, a également enregistré l'arrivée de nouveaux contributeurs, surtout africains : dans l'ensemble, les pays d'Afrique ont apporté "deux fois plus" que la dernière fois, a souligné le président de la République, en regrettant au contraire l'absence d'effort significatif du Japon. La Russie et l'Amérique latine sont les grandes absentes de cette conférence. 

Les ONG satisfaites 

Plusieurs associations se sont dites satisfaites du montant obtenu. "C'est un soulagement qu'on soit arrivé à ce minimum de 14 milliards de dollars", a jugé Marc Dixneuf, directeur général d'Aides, pour qui néanmoins "ce n'était pas un objectif très ambitieux". "Nous considérons que c'est un succès. Indépendamment de l'argent, ce que nous avons relevé, c'est vraiment cet élan de solidarité et la mobilisation de tous", a souligné Abdourahmane Diallo, président du Partenariat RBM Pour en finir avec le paludisme. Gayle Smith, présidente de l'ONG One, a évoqué "une immense victoire pour l'humanité". "Impossible n'est pas français, vive la France", a lancé quant à lui le chanteur irlandais Bono, engagé à travers l'initiative RED, en qualifiant le moment "d'historique".

Éviter 234 millions d'infections d'ici 2023

Les trois pandémies font encore près de trois millions de morts par an, dont 1,6 million pour la tuberculose en 2017 et plus de 435.000 pour le paludisme. En 2018, près de 38 millions de personnes vivaient avec le VIH et le nombre d'infections, de l'ordre de 1,7 million, "reste inacceptable", selon le Fonds. 

L'argent récolté devrait permettre de sauver 16 millions de vie et d'éviter 234 millions d'infections d'ici 2023.