Laboratoire 1:35
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Lionel Gougelot , modifié à
L'Institut Pasteur de Lille recrute actuellement plusieurs centaines de volontaires pour la deuxième phase d'un essai clinique d’un traitement contre le Covid-19. Objectif de l'organisme : mesurer l’efficacité d’une molécule déjà connue, le "clofoctol". Mais tout n'est pas simple dans cette phase de recrutement.

C'est une molécule qui pourrait peut-être changer la manière dont les patients atteints du Covid-19 sont pris en charge. Afin de mesurer l'efficacité du "clofoctol", déjà utilisée pour certains médicaments contre les rhinopharyngites, l'Institut Pasteur de Lille recrute actuellement plusieurs centaines de volontaires pour la deuxième phase d'un essai clinique. Trois mois après avoir obtenu le feu vert de l'Agence nationale du médicament, la structure cherche à recruter des centaines de volontaires.

Avoir plus de 50 ans, ne pas être vacciné…

Le profil des candidats aux tests est très précis : ils doivent avoir plus de 50 ans, présenter les premiers symptômes du Covid-19 sans avoir été vacciné. Des candidats rares, au regard des critères imposés ? "C'est la difficulté, compte tenu du pourcentage de personnes vaccinées", concède le professeur Xavier Nassif, directeur général de l'Institut Pasteur de Lille. "Mais nous sommes très confiants que parmi les 10% à 15% de personnes encore non-vaccinées, nous pourrons inclure la quantité de patients qui est nécessaire pour savoir si ce traitement marche ou pas."

Jusqu'à 700 volontaires sont espérés pour ce premier essai clinique. Les patients retenus feront l'objet d'un suivi médical très strict : "Ces patients devront prendre deux suppositoires par jour, matin et soir pendant cinq jours et seront suivis pendant globalement deux à trois semaines", détaille le professeur. 

Un complément utile au vaccin

Attention : en cas de succès, le traitement ne sera pas disponible avant plusieurs mois. Mais même si la vaccination se généralise en France, il sera un complément utile à la lutte contre la maladie. "Avoir en réserve un médicament antiviral ne pourrait pas nuire à la sécurité sanitaire d'une façon générale, tout simplement en complément du vaccin, pour les gens non-vaccinés qui attraperont le Covid et pour les quelques rares vaccinés qui pourront eux aussi se trouver contaminés", explique Xavier Nassif. Limité à la région Hauts-de-France, l'essai clinique pourrait si besoin être élargi à d'autres régions, voire à la Guadeloupe et la Martinique.