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/ Crédit photo : FRED DUFOUR / AFP
L'été est synonyme de détente mais parfois aussi malheureusement d'accidents. Et les Français ne sont en général pas très bons pour intervenir lors d'une situation dangereuse. Que faire en cas de noyade ? De blessure ? Si on est à l'étranger ? Le Dr Pascal Cassan, conseiller national de la Croix Rouge et invité de Bienfait pour vous fait le point pour Europe 1.

C'est la hantise des vacanciers : que l'été soit ruiné par un séjour à l'hôpital. Manque de vigilance, secours surmenés, accidents et suraccidents… Les causes sont multiples et le sujet reste très sérieux : aujourd’hui, seulement 40 % des Français sont formés aux gestes qui sauvent. Le taux de formation de la population française est parmi les plus bas en Europe. Alors durant l'émission Bienfait pour vous, le docteur Pascal Cassan, médecin et conseiller national de la Croix Rouge a tenu à rappeler quelques gestes essentiels.

Savoir quels types de secours appeler

Il est important de rappeler qu'un citoyen lambda n'est pas un professionnel de santé - même s'il a effectué une formation - donc le premier reflexe à avoir est d'appeler les secours. Il y a le 15 pour joindre le Samu. Les opérateurs seront en mesure d'évaluer la situation, donner un avis médical et de vous guider dans vos gestes en attendant l'arrivée d'une ambulance. Appeler le 18 pour joindre les pompiers est utile lorsqu'il s'agit de sécuriser la ou les personnes face au danger et pouvoir les extirper d'un lieu sensible : on pense par exemple à une voiture accidentée, une noyade ou une montagne durant une randonnée.

Les deux numéros sont donc différents, mais pas d'inquiétude, ils sont complémentaires. Enfin, lors d'un séjour à l'étranger, il est préférable d'appeler le 112, surtout si vous ne parlez pas la langue locale. "Il y aura d'abord des tentatives de travail en anglais pour ceux qui le connaissent. Et puis parfois des services de secours sont dotés de l'intelligence artificielle qui les aide dans ce domaine. Et, il y a également des traducteurs directement joignables, qui aident les premiers secours à s'adapter à la personne qui va essayer de se faire comprendre", détaille Dr Pascal Cassan.

Cependant, le médecin rappelle que les secours mettent en moyenne en France entre huit et quinze minutes pour arriver sur les lieux de l'accident. Il ne faut donc pas seulement se reposer sur eux et ne pas hésiter à intervenir. D'autant que, sur le plan légal, en cas "d'erreurs" dans les gestes, chaque citoyen est protégé : "parce qu'il va effectivement faire un geste en essayant de faire au mieux. Et, même s'il se passait quelque chose, il est parfaitement couvert sur le plan légal", répète le médecin.

Les bons gestes en cas de noyade

Selon une étude de Santé publique France, le pays a compté 1.480 noyades accidentelles en 2021 dont 27% ont conduit à un décès. Pour le docteur, il est primordial d'éviter tout suraccident. "Je ne me jette pas à l'eau parce que je ne suis pas un sauveteur professionnel. Et si quelqu'un se noie, il faut lui jeter quelque chose qui flotte, mais surtout ne pas prendre de risques. Une victime, ça suffit", prévient-il.

Dans un autre cas de figure, si la personne est sortie de l'eau, il faut évaluer son état : si elle respire mais qu'elle est inconsciente, il faut la mettre en position latérale de sécurité. Autrement, il faut opérer une réanimation cardio-pulmonaire, c'est-à-dire le massage cardiaque et la ventilation. "Petit rappel utile : beaucoup de noyades ont lieu finalement dans des piscines privées. N'oubliez pas que l'on ne confie pas des enfants à d'autres enfants, même s'ils sont plus grands", précise le médecin.

Et en cas de brûlure ou de coupure ?

Des accidents auxquels on pense moins, mais qui surviennent plus souvent aussi l'été : les brûlures. La faute au barbecue ? C'est possible. Le bon réflexe est de faire couler de l'eau - tiède ou froide - pendant au moins une dizaine de minutes. Le but est de refroidir la plaie et de ne pas aggraver la blessure "et essayer de diminuer son étendue", explique Dr Pascal Cassan. Attention à une légende urbaine cependant : il ne faut pas appliquer de matière grasse directement après, cela retient au contraire la chaleur et ne permet pas à la peau de respirer.

En cas de coupure, le premier réflexe est d'arrêter l'hémorragie. Le plus simple est de laisser la victime appuyer elle-même sur la plaie pour stopper les saignements. Ensuite, il faut faire appel à un professionnel. Vous voilà parés pour l'été ! Et si vous souhaitez vous exercer, sachez qu'il existe des formations partout en France délivrées par la Croix Rouge.