Gilles Pialoux 1:37
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Margaux Baralon , modifié à
Le professeur Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Tenon à Paris, a fait le point samedi soir sur Europe 1 sur l'épidémie de coronavirus chinois. Et tenu à rassurer : pour l'instant, si l'on regarde le nombre de décès par rapport au nombre de cas, le virus semble moins agressif que celui du SRAS. 
INTERVIEW

Alors que l'épidémie de coronavirus chinois sévit à travers le monde, et que les premiers cas européens ont été détectés vendredi en France, le souvenir du SRAS de 2003 est dans tous les esprits. Mais les professionnels de santé tiennent à rassurer : pour l'instant, le coronavirus fait bien moins de dégât. "Cela a l'air moins sévère que le SRAS si on regarde le nombre de personnes décédées par rapport au nombre de cas", confirme le professeur Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Tenon à Paris, sur Europe 1 samedi soir.

 

"Bien sûr il y a une inquiétude à partir du moment où il y a des cas", au nombre de trois en France, reconnaît le spécialiste. Et il faut encore "voir toutes les personnes en contact avec ces trois cas". Mais les patients déjà diagnostiqués "vont bien" et "il faut rappeler que [même] le SRAS a fait moins de décès dans le monde que la grippe [chaque année] en France". Autrement dit, ce coronavirus est loin d'être la menace n°1 sur la santé des Français.

Des leçons tirées depuis le SRAS

Le professeur Gilles Pialoux a d'ailleurs d'autres arguments pour rassurer. D'abord, inutile de paniquer en cas de fièvre. "Les critères pour être un cas suspect incluent un contact avec une personne venant de la zone d'endémie", donc de Chine, rappelle-t-il. Par ailleurs, "pour l'instant, il n'y a pas de démonstration que ce soit autre chose qu'une transmission de proximité, par gouttelettes". Le coronavirus "ne vole pas dans le ciel", résume le spécialiste. "Dans un avion, c'est la personne juste à côté [d'un malade] qui présente des risques, pas l'intégralité de cet avion."

Pour celles et ceux qui voudraient se rassurer encore, Gilles Pialoux rappelle qu'il "est toujours temps de se faire vacciner contre la grippe". Enfin, des leçons ont été tirées depuis l'épidémie de SRAS. "Le partage d'informations scientifiques va très vite, c'est un facteur rassurant. On a tiré les conséquences du SRAS. Cela e veut pas dire que le système est parfait mais on s'entraîne, les systèmes [de prise en charge d'une pandémie] sont activés régulièrement."