L'amniocentèse n'augmente plus les risques de fausse couche, selon des chercheurs de Necker

Jusque là, les études affirmaient que prélever du liquide amniotique avec une longue aiguille augmentait d’1% le risque de fausse couche.
Jusque là, les études affirmaient que prélever du liquide amniotique avec une longue aiguille augmentait d’1% le risque de fausse couche. © FRED DUFOUR / AFP
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Sarah Terrien, édité par Clémence Olivier
L'amniocentèse, cet examen intrusif qui permet de déceler la trisomie d’un fœtus et certaines anomalies chromosomiques, n'est plus considéré comme risqué pour les femmes enceintes. 

L’amniocentèse - cet examen qui permet de déceler la trisomie d’un fœtus et certaines anomalies chromosomiques - ne renforce pas la possibilité de faire une fausse couche pour les femmes dont les grossesses sont considérées comme à risque. C’est le résultat d’une étude publiée le 14 août dans le JAMA, le journal de l'Association médicale américaine, menée par des chercheurs français de l’hôpital Necker à Paris. Il n’y avait pas eu d’étude sérieuse sur le sujet depuis 30 ans.

Une meilleure technique, des aiguilles moins traumatiques... Un soulagement pour les femmes enceintes dont le risque d’avoir un enfant trisomique est considéré comme important. Jusque là, les études affirmaient que prélever du liquide amniotique avec une longue aiguille augmentait d’1% le risque de fausse couche. "Probablement que de progrès ont été faits dans la technique de réalisation et dans le fait que maintenant toutes ces amniocentèses sont toutes faites sous guidage échographique", décrypte Laurent Salomon, gynécologue-obstétricien à l’hôpital Necker, coordinateur de l’étude. Aussi, "la procédure est aujourd'hui réalisée avec des aiguilles qui sont moins traumatiques et il y a davantage d'entraînement des opérateurs".

Selon lui, il est également possible que le chiffre historique de 1% de fausses couches en plus chez les femmes de plus de 30 ans qui avaient recours à une amniocentèse ait été surestimé.

Un test ADN. Outre l'amniocentèse, les femmes considérées à risque ont depuis plusieurs mois un autre moyen de dépister la trisomie 21 de leur fœtus : un test sanguin. Grâce à cette simple prise de sang, les médecins peuvent analyser les fragment d'ADN du bébé qui circulent dans le sang de la mère. Pour l’instant, ce test d’environ 400 euros, n’est pas encore remboursé par la Sécurité sociale sauf dans certains grands hôpitaux. Mais selon le professeur Salomon, ce n'est qu'une question de mois avant que cela ne change.