Autotest coronavirus 4:32
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Elise Denjean et Laura Laplaud, avec AFP , modifié à
Selon un arrêté publié mardi au Journal officiel, la vente d'autotests pour dépister le Covid-19 a été autorisée "à titre exceptionnel et jusqu'au 31 janvier 2022", alors que la grande distribution réclamait cette libéralisation depuis le printemps dernier.

La vente d'autotests pour dépister le Covid-19 a été autorisée hors pharmacies "à titre exceptionnel et jusqu'au 31 janvier 2022", selon un arrêté publié mardi au Journal officiel, une libéralisation réclamée par la grande distribution depuis le printemps dernier. La vente des autotests antigéniques était jusqu'à présent limitée aux pharmacies, qui militaient pour en garder le monopole, se justifiant par leur rôle de conseil.

Une demande datant d'avril

Plusieurs patrons de la grande distribution avaient réclamé de pouvoir en vendre en avril et étaient repartis en campagne ces dernières semaines, avec la cinquième vague de coronavirus, estimant que cela pourrait constituer une arme de plus pour lutter contre la propagation du virus. Certaines grandes enseignes, parmi lesquelles E.Leclerc ou Lidl, affirment avoir déjà des autotests en stock. "On en a puisqu'on en donne à notre personnel et puis aussi à beaucoup d'associations caritatives", affirme le PDG Michel-Edouard Leclerc au micro de Thierry Dagiral.

Une victoire pour la filière

Face à une demande sans précédent, le gouvernement veut diversifier les circuits d'approvisionnement. Après les masques, les grands distributeurs vont donc pouvoir vendre des autotests, de plus en plus difficiles à trouver en pharmacie. 

Chez les distributeurs, c'est le branle-bas de combat pour être prêt avant le Nouvel An. L'objectif : commencer la commercialisation d'ici à la fin de semaine. "Les deux tiers des magasins sont approvisionnés", avance Michel-Edouard Leclerc sur Europe 1. Mais il faudra une dizaine de jours pour que les stocks soient complètement prêts et que tous les magasins soient livrés. "On va monter en puissance", affirme le groupe Carrefour. 

Lidl pourrait bien aller un peu plus vite que les autres puisque l'enseigne vend déjà des autotests dans ses magasins en Allemagne. 

Des autotests vendus à prix coûtant

"Les circuits d'approvisionnement avaient été identifiés par les distributeurs et vont désormais pouvoir être mobilisés", indique la Fédération du Commerce et de la distribution. Les distributeurs promettent quasiment tous de vendre à prix coûtant. Moins de deux euros chez Auchan ou dans les centres Leclerc, par exemple, contre quatre à cinq euros dans les pharmacies. 

Mais il reste quelques questions en suspens : les autotests seront-ils en accès libre ou les distributeurs vont-ils proposer une solution de conseil ? C'est en tout cas l'argument des pharmaciens, qui voulaient garder le monopole. "C'est une faute politique en terme de santé publique", regrette Gilles Bonnefond, le président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine. "On s'aperçoit que beaucoup de patients utilisent des autotests quand ils sont cas contact ou quand ils sont symptomatiques, alors que dans ces cas-là, il faut faire un test antigénique ou PCR en pharmacie. On va perdre la traçabilité du suivi de l'épidémie."

Ces tests doivent rester des "tests de confort", précise Michel-Edouard Leclerc : "Si vous avez une quelconque inquiétude, il faut aller chez le pharmacien, au laboratoire ou dans un centre de santé. Là, c'est plus pour la vie familiale, c'est quelque chose qui sécurise. Moi-même, je le fais avec mes enfants."