Un rapport sexuel trop long peut finir par entraîner un inconfort chez l'un des partenaires. 5:03
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Catherine Blanc
Mardi, dans "Sans rendez-vous", la sexologue Catherine Blanc a répondu a la question d'une auditrice qui regrette que ses rapports sexuels avec son compagnon soient souvent trop longs. La sexologue a rappelé qu'un rapport peut très bien s'interrompre avant l'éjaculation du partenaire. 

Il peut arriver lors d'un rapport sexuel, jugé trop long par l'un ou l'autre des partenaires, que l'ennui, voire l'inconfort, s'installent. C'est ce qui arrive parfois à Alice, une auditrice d'Europe 1, qui regrette que son compagnon veuille toujours faire durer le rapport jusqu'à son éjaculation. Mardi, dans Sans rendez-vous, la sexologue Catherine Blanc a rappelé que l'importance accordée à l'éjaculation est aussi une affaire culturelle, et ce alors qu'elle n'est pas toujours synonyme de plaisir chez l'homme. 

La question d'Alice

"Les rapports sexuels avec mon copain sont parfois trop longs. Il veut toujours aller jusqu'à l'éjaculation, mais est-on toujours obligé d'aller jusque-là ?"  

La réponse de Catherine Blanc

Pourquoi peut-on parfois moins aimer un rapport sexuel trop long ? 

"On peut déjà avoir vécu plusieurs fois cette situation où le corps devient extrêmement sensible, et où le rapport peut devenir désagréable à terme. Ou alors, c'est qu'il ne se passe pas suffisamment de choses. Le rapport est agréable, mais le plaisir et l'orgasme n'adviennent pas, et tout d'un coup, cela devient quelque chose d'assez mécanique, perçu comme intrusif, laborieux et où on ne se sent plus en adéquation dans le rapport à l'autre. C'est comme si on n'était plus que le moyen d'obtenir quelque chose et non pas dans la fabrication réciproque du plaisir. Il y a d'ailleurs des substances comme l'alcool qui peuvent contrarier considérablement le temps de l'éjaculation. 

Pourquoi cette idée que l'homme devrait forcément éjaculer ? 

C'est propre à notre culture. Chez les Asiatiques, par exemple, dans la tradition, contenir son éjaculation était une condition du bon amant, l'éjaculation étant réservée à la procréation. La jouissance de l'homme  y est perçue bien au-delà de son éjaculation.

Dans une relation sexuelle, en amont, il y a la possibilité de jouir des douceurs du coït, des frottements, sans pour autant que ça donne lieu à une éjaculation. Mais dans notre culture, les choses sont bien différentes, et on considère que c'est l'éjaculation qui est l'orgasme, car c'est un point culminant. Pourtant, de nombreux hommes éjaculent sans plaisir. Ce n'est pas parce qu'un homme éjacule qu'il a automatiquement du plaisir. 

Un rapport sans éjaculation peut-il être réussi ?

Sans éjaculation, il y a chez les hommes l'idée de ne pas avoir abouti à quelque chose, et pour soi-même, et pour le regard de sa partenaire. C'est une histoire moins mécanique que psychologique. Or, ce peut être très agréable de faire l'amour, et d'arrêter alors qu'il n'y a pas d'éjaculation, et de jouir de cette tendresse, de cet échange. 

Dans un couple qui va bien, qui se parle, on peut considérer que si ça ne vient pas, ça ne sert à rien d'être dans quelque chose qui s'abime par mécanique."