LA QUESTION SEXO - À 26 ans, mon fils ne m'a jamais présenté de petite amie, est-ce normal ?

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Catherine Blanc , modifié à
Ce vendredi dans "Sans Rendez-vous", la sexologue et psychanalyste Catherine Blanc répond à Charlotte, une auditrice qui s'interroge sur la sexualité de son fils. À 26 ans, il ne lui a jamais présenté de partenaire et elle se demande si elle doit aborder le sujet avec ce dernier de front. 

Il est de coutume de dire que l'âge des premiers amours se situe à l'adolescence. Mais parfois, cela survient un peu plus tard dans la vie, ce qui peut être une source d'interrogations pour les parents. C'est le cas de Charlotte, une auditrice, qui se demande pourquoi son fils de 26 ans ne lui a jamais présenté de petite amie et se pose des questions sur son orientation sexuelle. Ce vendredi dans "Sans Rendez-vous", la sexologue et psychanalyste Catherine Blanc estime qu'il ne s'agit pas de la bonne question à se poser, mais d'un raccourci qui élude celle du bien-être et de l'épanouissement de son fils.

La question de Charlotte

Mon fils a 26 ans et il n'a jamais eu de petite copine. Je n'ose pas aborder le sujet mais je pense qu'il aime les garçons. Dois-je lui en parler directement ? 

La réponse de Catherine Blanc 

D'une part, ça ne veut pas dire qu'il n'a pas eu de copine. Qu'est-ce qu'en sait une mère ? Et d'autre part, on peut prendre son temps, avoir des difficultés à créer des liens, à se manifester, à oser raconter son désir, à se sentir à la hauteur d'eux. La maturité de chacun n'est pas la même, tout comme l'urgence de faire l'amour. L'histoire de notre vie personnelle, qui fait notre aisance sur le sujet corporel et sexuel, n'est pas la même pour chacun d'entre nous. Il n'y a donc pas d'urgence à ne pas faire l'amour. 

Une mère peut certes se poser des questions, mais pas en venir à des conclusions. D'autant que ce n'est pas parce son fils a des relations qu'il doit forcément lui présenter. Certains jeunes ne veulent présenter que "la bonne personne" à leurs parents. Qu'on arrête de penser que dès que quelqu'un n'a pas de sexualité, il est homosexuel. De même, quelqu'un qui a une sexualité ne doit pas forcément le dire à tout le monde, surtout à ses parents. On a le droit de découvrir ce genre de choses plus tard que les autres, chacun à un rythme qui lui est propre. 

A-t-on le droit de s'intéresser à la vie amoureuse de son enfant ?

On peut s'inquiéter pour son enfant, notamment de la difficulté qu'il peut avoir à créer des liens. Par exemple, si on n'invite personne pour un anniversaire, cela pose la question de la capacité à s'inscrire dans le groupe social, et on peut dire la même chose sur le plan amoureux. Je pense que Charlotte ne doit pas poser directement la question à son fils, mais se mettre dans une position d'écoute par rapport à lui, en précisant que cela ne la regarde pas forcément, mais qu'elle est à sa disposition s'il souhaite en parler. 

Est-ce légitime de se demander si son enfant est homosexuel ?

Entre parents et enfants on ne pose pas la question de l'homosexualité, on pose celle de l'épanouissement. Et c'est dans ce cadre que se posera peut-être la question du goût, pour un garçon ou une fille, mais ce n'est pas le sujet principal. C'est l'épanouissement, la tranquillité et la confiance qui comptent avant tout. Notre sexualité, elle, n'appartient qu'à nous.