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Europe1.fr , modifié à
Jeudi, dans "Sans Rendez-Vous" sur Europe 1, la psychanalyste et sexologue Catherine Blanc démonte les clichés, souvent venus d’hétérosexuels, selon lesquels, dans les couple gays, les rôles seraient figés bien définis.

Dans les couples homosexuels, chez les hommes particulièrement, il y aurait un membre passif et un membre actif. Voilà l’idée reçue que certains véhiculent parfois à haute voix. Jeudi, dans "Sans Rendez-Vous" sur Europe 1, la psychanalyste et sexologue Catherine Blanc livre son analyse sur cette question.

La question d’Antoine, 42 ans

"J’ai quelques amis homosexuels, et j’entends régulièrement parler d’actif et de passif. Pouvez-vous me dire ce que ça signifie. Qui fait l’homme et qui fait la femme ?"

La réponse de Catherine Blanc

"Avant de dire actif-passif, je voulais revenir sur qui fait l’homme, qui fait la femme, parce que ça? c’est une question d’hétérosexuel. Or, en chacun de nous, il y a des références paternels et maternels, donc masculine et féminine, que l’on soit hétérosexuel ou homosexuel. Donc à ce titre, il n’y en a pas un qui dit moi je joue ce rôle, c’est moi aujourd’hui qui fait la femme ou qui fait l’homme. D’ailleurs on pourrait voir dans un couple hétérosexuel des femmes qui ont des attitudes très masculines et des hommes qui ont une attitude très féminine dans leur relationnel et dans leur sexualité. Donc tout ça ne veut pas dire grand-chose, si ce n’est rendre compte de nos idées reçues et de nos peurs de comprendre ce qui se joue en chaque individu.

Alors actif-passif, ça existe ?

Celui qui va être actif, c’est celui qui va être plutôt dans la prise de décision, dans le mouvement ou la pénétration. Mais ceci étant, c’est encore un cliché que de penser que celui qui est passif n’est pas actif. Il est actif de sa sexualité. Il est actif de sa capacité à recevoir et à accueillir. Il est actif dans le sens où sa fantasmatique et son érotisme passe par cette façon d’accueillir et de laisser penser qu’il subit des assauts de l’autre, quand bien même il en est à l’origine et il est accueillant de cela.

C’est vrai aussi dans les relations hétérosexuelles. C’est-à-dire qu’une femme n’est pas nécessairement en position passive face à un homme actif, puisqu’elle peut être extrêmement dominante dans le même acte sexuel. Et donc être extrêmement active à son tour. Voire pénétrante.

Chez les homosexuels, on peut simplement se dire qu’ayant pour deux hommes homosexuels deux pénis et deux rectums, on peut se dire qu’ils ont la possibilité de jouer plus encore la position et l’une et l’autre. Ils ont une liberté qu’ils expriment et grand bien leur fasse.

Donc nous sommes seulement dans l’idée reçue ?

Non, ce n’est pas qu’une idée reçue, même s’il y a une idée reçue de vouloir les catégoriser. Mais la réalité, c’est que nous rejouons dans notre sexualité des histoires de relation que nous avons hérité ou dont nous avons compris les tenants et les aboutissants.

Après, c’est la lecture que nous en avons qui font qu’effectivement, nous allons plutôt investir des caractéristiques héritées d’un père ou d’une mère, ou ceux qui ont fait office de… en tout cas les référentiels qui nous ont permis de grandir et de nous construire.