Vous êtes nombreux à avoir mal dormi pendant le deuxième confinement : voici quelques conseils

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Anne Le Gall et

Près de 45% des Français ont dit avoir souffert de troubles du sommeil pendant le deuxième confinement, selon une étude publiée mardi. Le docteur Pierre Philip, chef de médecine du sommeil au CHU de Bordeaux, a livré ses conseils pour améliorer ses nuits. 

La crise du coronavirus a des conséquences sur notre sommeil. C’est la conclusion de plusieurs études publiées ces derniers mois, dont la dernière en date de l’Institut national du sommeil et de la vigilance. Selon cette enquête, dont les résultats ont été dévoilés mardi, 45% des Français interrogés ont décrit un trouble du sommeil durant le deuxième confinement, le plus souvent des insomnies ou des troubles du rythme de sommeil. Beaucoup de sondés décrivent aussi une fatigue persistante. Face à ce phénomène inquiétant, le docteur Pierre Philip, chef du service de médecine du sommeil au CHU de Bordeaux, a livré ses conseils sur Europe 1 mercredi matin.

Les soignants, les femmes et les 18-24 ans particulièrement touchés 

Un quart des Français ont ainsi vu leur sommeil se dégrader lors du dernier confinement. Un chiffre peu moins élevé qu'au printemps, mais 70% ont quand même déclaré se réveiller la nuit, en moyenne deux fois. Par ailleurs, un tiers des Français ont rencontré des problèmes de sommeil liés au stress. Certaines populations sont davantage exposées, notamment les femmes, qui ont souvent géré la fin des activités périscolaires et la réorganisation de la vie familiale. 

Les jeunes, angoissés par le manque de perspectives, sont eux aussi très touchés. "Cela a été extrêmement difficile pour trouver un stage ou un travail. On voit que dans cette population-là, il y a vraiment une dimension très négative par rapport à l'avenir", explique le docteur Sylvie Royant-Parola, présidente du réseau Morphée.

Autre catégorie souffrant de troubles du sommeil : les soignants. "Chez les soignants, en particulier chez les infirmières et chez les kinésithérapeutes, il y avait 35% de sondés qui disaient dormir moins de six heures dans la semaine et qui rebondissaient de deux heures le week-end", précise Pierre Philip. 

Durée, régularité et qualité du sommeil  

Pour lutter contre ces troubles, qui suivent une tendance à la hausse inquiétante ces dernières années, les médecins conseillent de limiter au maximum l’exposition aux écrans avant le coucher. Le docteur Pierre Philip a également livré ses conseils.

"L'hygiène de sommeil se définit sur trois paramètres : la durée, la régularité et la qualité. Pour un adulte, il faut minimum sept heures de sommeil par nuit, sept nuits par semaine, soit 49 heures par semaine. Une durée minimale et une régularité sont déjà une très bonne garantie d'une hygiène du sommeil, qui va réduire très significativement une partie importante des troubles", assure le chef de service du médecine de sommeil du CHU de Bordeaux. Autres conseils : un horaire de lever régulier et une pratique de l’activité physique, avec au moins 10.000 pas par jour. 

Si malgré tout, vos problèmes persistent, Pierre Philip préconise d’évaluer son sommeil sur une semaine. "Souvent, on prend la pire des nuits pour s'évaluer, alors qu'on sait que si on fait une moyenne, cela réduit la perception. On vient de publier une étude sur plus de 1.500 personnes. On montre que le simple fait de s'évaluer sur sept jours réduit le niveau de plainte", précise-t-il. Et le médecin de conclure : "L'hygiène de sommeil est une alliée puissante qui est encore peu utilisée et qui peut nous aider pour réduire à la fois l'insomnie et, dans une certaine mesure, les niveaux d'anxiété."