187 prélèvements de produits agricoles et alimentaires ont été effectués en région Normandie et Hauts-de-France après l’incendie de l’usine chimique Lubrizol à Rouen.
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Invité sur Europe 1 samedi matin, Gilles Salvat, directeur général délégué à la recherche au sein de l’ANSES, est revenu sur les recommandations alimentaires après l’incendie de Lubrizol à Rouen.
INTERVIEW

224 personnes ont été admises aux urgences à Rouen après l’incendie de l’usine chimique Lubrizol, quelques jours plus tôt. L’Agence régionale de Santé (ARS) de Normandie a également indiqué que huit d’entre elles ont été hospitalisées dans la foulée. Vendredi, un seul patient restait hospitalisé. Concernant la nourriture, 187 prélèvements de produits agricoles et alimentaires ont été effectués en région Normandie et Hauts-de-France, a indiqué Bruno Ferreira, directeur général de l'alimentation, au cours d'une conférence de presse vendredi. 

Invité de Laurent Mariotte dans "La table des bons vivants", Gilles Salvat, directeur général délégué à la recherche au sein de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail), est revenu sur les recommandations sanitaires à respecter après l’incendie. "Les premières recommandations faites par la préfecture étaient bonnes : ne pas consommer de fruits et légumes sur lesquels de la suie s’est déposée car il existe un risque que les substances toxiques restent. Ensuite, il va falloir attendre plusieurs semaines pour cueillir des champignons", a-t-il indiqué au micro d’Europe 1.

"Pas de risques avec l'eau du robinet"

Concernant la commercialisation de denrées alimentaires, le ministère de l’Agriculture a pris un certain nombre de précautions. "La non-commercialisation du lait des bovins a été décidée. Mais il faut tout de même rappeler que les vaches ont été exposées comme tout le monde par voie aérienne. C’est donc moins dangereux car les dioxines sont surtout nocives par ingestion. Il faut donc surtout surveiller l'alimentation et la production alimentaire" directement impactée par les suies.

Autre inquiétude pour les habitants : l’eau du robinet devenue marron. Est-elle consommable ? "Le réseau d’eau potable n’a jamais été touché dans cette affaire parce que les sources qui alimentent la ville de Rouen sont des nappes phréatiques profondes, elles n’ont donc pas été touchées, assure Gilles Salvat. Il n’y a pas de risques avec l’eau du robinet".

Le travail de l’ANSES désormais est de "hiérarchiser les types de risques que nous pouvons avoir avec ce genre d’accidents". Un comité d’experts indépendants va être nommé, d’après Gilles Salvat, chargé de travailler sur les résultats d’analyse en provenance d’un laboratoire de référence. "Cela va nous permettre, semaine après semaine, de suivre l’évolution de la contamination par certaines substances toxiques et cela va nous donner une idée du risque par la population", a-t-il détaillé.