2:05
  • Copié
Rémi Duchemin , modifié à
Marie-Pierre Rio, professeure d'espagnol au collège Fernand Léger à Petit-Quevilly, va exercer son droit de retrait, mardi. Comme nombre de ses collègues, elle est plus que sceptique face aux paroles rassurantes des autorités.

Marie Pierre Rio ne se rendra pas mardi au collège Fernand Léger à Petit-Quevilly, près de Rouen, où elle enseigne l’espagnol. Comme beaucoup de ses collègues, elle a décidé d’exercer son droit de retrait, cinq jours après l’incendie de l’usine Lubrizol, classée Seveso, et qui continue de susciter l’inquiétude, malgré les propos rassurants des autorités. "La transparence annoncée par le gouvernement est aussi opaque que la fumée de l’usine Lubrizol", ironise Marie-Pierre Rio, interrogée mardi matin par Europe 1.

"L’usine est encore fumante, quelles sont les émanations, à l’heure actuelle ?"

En ne se rendant pas au travail, la jeune femme et ses collègues espèrent infléchir l’attitude des autorités. "On attend d’être entendus, que la vraie transparence soit faite, que ça aille plus vite, que ça aille plus en profondeur", explique l’enseignante. "On veut que des analyses fines soient effectuées, avec des résultats compréhensibles par tous. Parce que quand on va sur le site de la préfecture de Seine-Maritime et qu’on télécharge les analyses, les résultats, il faut être extrêmement spécialisé pour pouvoir les interpréter."

Le collège Fernand Léger est situé à 700 mètres des décombres de Lubrizol. "L’usine est encore fumante. Quelles sont les émanations, à l’heure actuelle ?" s’interroge Marie-Pierre Rio, qui craint surtout la menace invisible et indolore. "Concrètement, il n’y a pas d’odeur gênante, parce que pour l’instant - je dis bien pour l’instant -, les vents ne sont pas dans cette direction. Par contre, l’amiante volatile ou les particules d’hydrocarbure volatiles par définition n’ont pas cet odeur-là. Et les vents tournent à partir de mercredi."