Centre de Montluçon 1:58
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Zoé Pallier, édité par Mathilde Durand
A Montluçon, sous-préfecture du département de l'Allier, la fermeture du centre de santé, ouvert il y a à peine plus d'un an, laisse sans solutions des milliers de patients. Un véritable désert médical pour une commune de 37.000 habitants. L'association qui gère le centre voulait recruter trois médecins étrangers, mais impossible de faire reconnaître leurs diplômes dans un délai si court. 
REPORTAGE

Un désert médical et 7.000 patients sans solutions. A Montluçon, sous-préfecture du département de l'Allier, le centre de santé ouvert il y un an et demi doit fermer ses portes. Cette initiative devait être une solution pour lutter contre ces zones sans professionnels de santé et fonctionnait avec des médecins salariés. Mais dans la commune, les trois médecins sont sur le départ : l'un à la retraite, l'autre en arrêt maladie prolongé et le dernier quitte la région. Faute de recrutement, c'est donc la fin des consultations pour les riverains.

"Qu'est-ce qu'on va devenir ?"

En salle d'attente, les patients qui apprenaient la nouvelle étaient totalement démunis. "Je dois me trouver un autre docteur alors ?", s'interrogeait une patiente. "Bon courage, lui répond une autre. J'ai téléphoné à 17 docteurs, tout le monde m'a dit que c'était complet. Cependant, on peut aller jusqu'à Vallon-en-Sully, mais uniquement si c'est une urgence. En ville, les médecins libéraux le confirment : le téléphone ne cesse pas de sonner.

Vallons-en-Sully se situe à une trentaine de kilomètres : le bout du monde pour les personnes âgées et malades. Autre conséquence de la fermeture du centre, la fin des visites à domicile. Ghislaine est très inquiète. Sa mère a 91 ans et souffre de la maladie de Parkinson. "Dans quelques temps, elle n'aura plus d'ordonnances, plus de médicaments. Qu'est-ce qu'on va devenir ?", s'interroge-t-elle avec émotion. "Je suis complétement désemparée."

Une fermeture sans solutions

L'association qui gère le centre voulait recruter trois médecins étrangers : deux Libanaises et une Malgache, mais impossible de faire reconnaître leurs diplômes avant la fin de l'année. Les élus locaux ont écrit au ministère de la Santé pour qu'il oblige des généralistes à s'installer dans des déserts médicaux. Mais ils n'ont pas reçu de réponses. D'autant que les syndicats de médecin sont totalement opposés à cette mesure.

Pour les 7.000 patients qui fréquentaient le centre, le dernier recours ce sont désormais les urgences, à l'hôpital. Mais tous ici l’affirment, cela ne remplace pas un médecin de proximité, qui vous connait et vous rassure. La région compte aujourd'hui deux fois moins de généralistes qu'en 2014.