Dominique Martin, le directeur régional de l'Agence nationale de sécurité du médicament. 2:20
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Dominique Martin, directeur général de l'ANSM, reconnait jeudi sur Europe 1, qu'il y a eu "une insuffisance d'information" vis à vis de ce médicament.
INTERVIEW

"Il faut reconnaître que c'est un drame et qu'il faut participer à la recherche de la vérité." Jeudi matin, sur Europe 1, Dominique Martin, le directeur régional de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), a commenté les chiffres rendus publics mercredi selon lesquels 14.000 femmes enceintes auraient été exposées à la Dépakine.

Ce médicament anti-épileptique très efficace, sur le marché depuis 1967, est soupçonné d’engendrer des troubles autistiques, des malformations et des retards de développements chez les enfants des femmes qui en ont pris pendant leur grossesse. 

Informations insuffisantes. "Les risques sont connus depuis longtemps, ils ont été introduits progressivement dans les documents destinés aux médecins. Ils le sont depuis moins longtemps sur les notices destinées aux patients", explique Dominique Martin. "Il y a eu un défaut de précaution pendant très longtemps et sans doute une insuffisance d'information."

"Rien à voir avec le Médiator". Selon Dominique Martin, le scandale de la Dépakine n'a toutefois rien de comparable avec celui du Médiator, comme l'avait affirmé la pneumologue Irène Frachon, sur Europe 1. "Cela n'a rien à voir avec le Médiator. La Dépakine est un médicament essentiel, ce n'était pas le cas du Médiator. Dans certaines situations, on doit encore utiliser la Dépakine, y compris si la femme est enceinte", pointe Dominique Martin. 

Aussi, selon le directeur de l'ANSM, "le Médiator est un problème franco-français, la Dépakine, c'est européen". "Enfin, il y a certainement eu un défaut d'information pendant longtemps mais sous l'autorité de la ministre et depuis 2013, les autorités ont a mis en place beaucoup de choses, des mesures importantes de prescription et de délivrance qui sont extrêmement contraignantes. Ma préoccupation majeure est que ces mesures soient entendues et mises en oeuvre."