De nombreux Français n'ont pas encore reçu leur première injection. 1:25
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Stéphane Burgatt, édité par Antoine Terrel
Dans les quartiers nord de Marseille, une association de santé publique tente d'aller au contact des personnes qui n'ont pas encore été vaccinées contre le Covid-19, soit par méfiance soit par isolement. Mais il sera compliqué, malgré les efforts, de rattraper le retard pris. 
REPORTAGE

Alors que la France fait face à un rebond épidémique, au point que le gouvernement parle désormais ouvertement de "cinquième vague", la vaccination est plus que jamais essentielle pour tenter de limiter la hausse des contaminations. Mais au moment où débute la campagne pour la troisième dose, certains n'ont toujours pas reçu leur première injection contre le Covid-19. Pour rattraper ce retard, dans les quartiers nord de Marseille, une association de santé publique va au contact de ceux qui sont restés à distance du schéma vaccinal.

Ce matin là, l'équipe de l'association SEPT se rend au domicile d'Alberte, 83 ans, pour sa toute première injection. "Pourquoi vous avez pris du retard à la vaccination?", lui est-il demandé. "Moi, je ne marche pas", répond l'octogénaire. 

"Beaucoup d'informations erronées"

Le Dr HadiJi Slim assure également une permanence dans un centre médical du quartier, où il fait face aux réticences des habitants. "Il y a beaucoup d'informations erronées sur la vaccination, les puces implantables, des idées délirantes qu'ils ont trouvé sur Internet", explique-t-il. 

C'est pourquoi le président de l'association Santé Environnement Pour Tous, Yazid Attala, organise des opérations de porte-à-porte. "C'est du corps à corps", décrit-il. "On va vers les gens, on discute avec eux, on essaye vraiment de les chercher. Maintenant, on commence à rattraper un tout petit peu notre retard. On est sur une remontada vaccinale", poursuit-il. "Actuellement, je pense qu'on doit être aux alentours de 45% de personnes vaccinées."

Un retard vaccinal compliqué à rattraper

Exemple avec Joumouyate, qui se présente au cabinet médical de l'association. "Moi je ne voulais pas le faire, comme j'ai entendu beaucoup de rumeurs", reconnaît-elle. "Mais quand la femme est venue taper à la porte chez moi ce matin, j'ai dit 'c'est le bon dieu qui vous a envoyé'. Elle m'a bien expliqué, et je lui ai dit 'Je vous suis'."

Mais ces militants associatifs préviennent : ils ne pourront pas, à eux seul, rattraper tout le retard vaccinal accumulé dans les quartiers nord.