Le gouvernement a annoncé hier un renforcement des capacités de dépistage 4:04
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Céline Géraud , modifié à
Les files d'attente ne cessent de s'allonger devant les laboratoires et les pharmacies. Près de dix millions de personnes se sont fait tester la semaine dernière et les professionnels de santé sont au bord de la rupture. Pour y remédier, le gouvernement a annoncé hier un renforcement des capacités de dépistage.

Vous avez sans doute vu ces longues files d'attente devant les laboratoires. Près de dix millions de Français se sont faits tester la semaine dernière. Alors, pour éviter ces pertes de temps, le gouvernement a annoncé hier un renforcement des capacités de dépistage. Faut-il continuer de multiplier les tests de dépistage de Covid-19 ? Le gouvernement est, déjà, décidé à revoir sa copie. Il souhaite démultiplier les tests dans les centres de vaccination, mais surtout dans les pharmacies, avec du renfort des infirmiers, des étudiants. La promesse peut-elle être tenue? 17.000 pharmacies font déjà du dépistage. Il y en a 4.000 à séduire.

Pour Gilles Bonnefond, porte-parole de l'Union des Syndicats de Pharmaciens d'Officine (USPO), sans aide administrative pour recruter du personnel, ce sera compliqué. "On met tous les moyens pour multiplier les bras, faire Shiva. Avec la vaccination d'un côté, le dépistage de l'autre, patients chroniques, conseils pathologiques divers et à condition qu'on nous facilite le travail administratif. On ne peut pas faire un contrat de travail pour une journée".

Vers une priorisation des personnes à tester ?

Faut-il, donc, continuer de tester tout le monde? Ou bien, n'y aurait-il pas intérêt à privilégier les personnes fragiles ou souffrantes ? La tendance penche de ce côté pour Benjamin Davido, infectiologue à l'hôpital de Garches. "Il faut qu'on réfléchisse à une nouvelle stratégie de tests où on recentre la politique sur ceux qui ont besoin d'être dépistés. C'est d'abord, tout simplement, les symptomatiques. Deuxièmement, les patients prioritaires qui ont des comorbidités et qui arrivent à l'hôpital. Et ensuite, on verra si on est en capacité, avec le nombre de contaminations et l'évolution de cette vague, de tester les cas asymptomatiques et les cas contacts", a-t-il déclaré.

"Même son de cloche du côté de François Blanchecotte, président du Syndicat des biologistes, qui estime qu'il faut répondre à la demande des "gens qui ont des symptômes" et des "gens qui se font hospitaliser". Dans les labos, il est très "important que nous puissions continuer à faire des PCR dans de bonnes conditions", affirme François Blanchecotte au micro d'Europe 1."C'est ça qui donne aussi l'image de la variation des variants qui arrivent sur le territoire", souligne-t-il. En revanche, il lui semble impossible de mettre en place des files prioritaires pour les tests Covid devant les labos et les pharmacies. "C'est extrêmement difficile de prioriser les gens quand on a qu'une seule entrée", constate-t-il sur Europe 1.