Coupes menstruelles et tampons : les bons gestes pour éviter le choc toxique

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Jimmy Mohamed, édité par Léa Beaudufe-Hamelin
Un rapport publié par l’Agence sanitaire française cette semaine rassure quant au risque de développer un syndrome de choc toxique lorsqu’on utilise des tampons et des coupes menstruelles. Dans l'émission Sans rendez-vous sur Europe 1, le Dr Jimmy Mohamed propose quelques conseils pour bien utiliser ces protections hygiéniques internes et donc éviter les chocs toxiques.

Tampons et coupes menstruelles sont en ce moment couverts d’opprobre en raison des chocs toxiques qu’ils peuvent occasionner. L’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) a publié cette semaine un rapport pour rassurer sur les éventuels risques de choc toxique liés au port de tampons et de coupes menstruelles. Le docteur Jimmy Mohamed, médecin généraliste et chroniqueur à Europe 1, revient aujourd’hui dans Sans rendez-vous, sur ce rapport et sur les gestes à adopter pour éviter les chocs toxiques lorsque l’on recourt à ces protections hygiéniques internes.

Le syndrome de choc toxique, qu’est-ce que c’est ? 

Le syndrome de choc toxique est une maladie infectieuse rare, qui touche environ une personne sur 100.000. Celle-ci est causée par une toxine bactérienne sécrétée par un agent qu’on appelle le staphylocoque doré. Cette bactérie est naturellement présente chez 30 à 40 % des femmes, des hommes et des enfants, et ce au niveau du nez, de l’arrière-gorge, du rectum, du vagin et de la peau. Cette bactérie n’est généralement pas dangereuse. Il peut cependant arriver que certaines souches de la bactérie produisent une toxine qui peut causer un syndrome de choc toxique chez un très petit nombre de personnes.

C’est notamment le cas chez les femmes n’ayant pas développé de défenses immunitaires contre la toxine. Dans un cas sur deux, le syndrome de choc toxique est lié à des menstruations importantes et notamment à l’utilisation de tampons hygiéniques très absorbants. En effet, utiliser un tampon en dehors des règles ou d’une taille qui n’est pas adaptée à son flux de sang peut favoriser le développement de la bactérie.

Que dit le rapport de l’Anses à propos des tampons et des coupes menstruelles ? 

Bien que la présence de substances chimiques dans les tampons et les coupes menstruelles ait été révélée, celle-ci ne dépasse pas les seuils sanitaires. De surcroît, l’Anses n’a pas mis en évidence de relation directe entre les propriétés physico-chimiques des matériaux de ces protections intimes et un risque d’augmentation du syndrome de choc toxique.

L’Agence recommande néanmoins aux fabricants d’améliorer la qualité de leurs produits afin d’éliminer ou de réduire au maximum la présence de substances chimiques. Elle demande également que les emballages et notices de ces protections hygiéniques délivrent des informations plus claires sur le risque de syndrome de choc toxique et ses symptômes. Cette demande de clarification concerne en particulier les fabricants de coupes menstruelles, plus récemment arrivées sur le marché.

Bien utiliser ces protections hygiéniques internes pour éviter les chocs toxiques

Quelques gestes et réflexes sont à adopter pour bien utiliser ces protections hygiéniques internes et éviter de développer un syndrome de choc toxique. D’abord, il faut éviter d’utiliser des tampons quand on a déjà reçu un diagnostic de choc toxique. Avant d’insérer ou de retirer un tampon ou une coupe menstruelle, il faut toujours se laver les mains au savon. Il est recommandé de changer de tampon toutes les 4 à 8 heures et éviter d’en porter la nuit. Il est préférable de n’utiliser un tampon que pendant une partie de la journée, en alternant l’utilisation des tampons et des serviettes hygiéniques. L’on peut par exemple utiliser des serviettes la nuit et des tampons le jour.

Il faut surtout ne pas oublier d’enlever son tampon. En outre, il est déconseillé de mettre un tampon de façon préventive lorsque l’on s’attend à être menstruée. Il faut toujours attendre le début de ses règles avant d’utiliser un tampon. Il est également préférable d’utiliser des tampons ayant un pouvoir absorbant minimal. En effet, le risque de contracter un syndrome de choc toxique est plus élevé avec des tampons très absorbants. Enfin, ces recommandations s’appliquent aussi bien aux tampons qu’aux coupes menstruelles, puisque ces protections hygiéniques internes présentent un risque de choc toxique identique.