Coronavirus : dans quelles conditions le patient bordelais est-il hospitalisé ?

Le patient atteint de coronavirus hospitalisé au CHU de Bordeaux est dans un état stable.
Le patient atteint de coronavirus hospitalisé au CHU de Bordeaux est dans un état stable. © Mehdi FEDOUACH / AFP
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Stéphane Place, édité par Margaux Baralon , modifié à
Le docteur Denis Malvy, chef de l'unité des maladies infectieuses au CHU de Bordeaux, a donné dimanche des nouvelles de l'un des trois patients atteint de coronavirus en France. Des nouvelles rassurantes, qui font état d'un état stable du malade.
INTERVIEW

Il a de la fièvre et tousse mais "son état est actuellement stable". Le docteur Denis Malvy, chef de l'unité des maladies infectieuses au CHU de Bordeaux, a donné dimanche des nouvelles de l'un des trois patients atteint de coronavirus en France, et hospitalisé dans son établissement. "Nous sommes prêts à le garder plusieurs jours, sans doute quelques semaines", a-t-il précisé au micro d'Europe 1, avant de détailler les conditions d'hospitalisation.

Cet homme se trouve dans une chambre d'hôpital qui ressemble à n'importe quelle autre, "sauf que cet espace est muni d'un système d'extraction de l'air en pression négative, ce qui sécurise radicalement toute éventuelle expansion [du virus] dans l'environnement en dehors de la chambre elle-même", précise le docteur Malvy. Cette chambre est également adossée à un sas, "à travers lequel les professionnels de santé entrent et sortent pour s'habiller et se déshabiller et donner des soins au patient dans des conditions de sécurité maximales."

"Une part d'incertitude en ce qui concerne la virulence et la transmissibilité"

Mais cette sécurité ne signifie pas que le patient soit gardé sous clef. "Le confinement, ce n'est pas la mise au secret. Les familles, si son état est stable, peuvent même le saluer", souligne le docteur Malvy. "Les professionnels de santé le regardent à travers des vitres. En temps réel, nous avons des dispositifs pour, sans être obligés de rentrer dans l'espace d'isolement lui-même, communiquer avec lui." Le personnel utilise notamment des téléphones muraux et des microphones.

Reste que tous les mystères du coronavirus n'ont pas encore été percés. "Nous sommes encore dans une part d'incertitude en ce qui concerne la virulence et la transmissibilité", admet le spécialiste. "Il ressemble au SRAS en, semble-t-il, moins sévère. Mais à partir de trois patients en France, on ne peut tirer aucune conclusion." Il faudra que les informations et les expériences soient partagées au niveau international pour établir des diagnostics fiables.