Faute de masques, plusieurs médecins et chirurgiens dentistes de Lyon envisagent la fermeture de leur cabinet. 1:45
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Jean-Luc Boujon, édité par Pauline Rouquette , modifié à
Alors que le coronavirus continue sa progression en France, les professionnels de santé font face à une pénurie de masque. Une situation qui pourrait conduire certains médecins et chirurgiens-dentistes à fermer leur cabinet, notamment à Lyon.
REPORTAGE

Vers une fermeture des cabinets de médecins et dentistes ? Certains d'entre eux, exerçant à Lyon, l'envisagent. En effet, ceux-ci n'auront bientôt plus de masques de protection pour se protéger, eux et leurs patients, du coronavirus. Alors que dix boîtes de 50 masques ont été distribuées dans les pharmacies pour les professionnels de santé, début mars, Mathilde, pharmacienne dans le 2e arrondissement de Lyon est formelle : "aujourd'hui, on n'en a plus".

Les pharmacies travaillent avec de nombreux praticiens, surtout dans les grandes villes, et les maigres stocks ont vite été épuisés. Conséquence : nombre de cabinets sont en pénurie.

"Pour moi, c'est très clair, je fermerai mes portes"

"On est trois médecins, une sage-femme et des infirmières", explique l'un des médecins d'un cabinet du centre de Lyon. "Il ne nous en reste que quelques uns, donc on ne finira pas la semaine", ajoute-t-il. "On a eu une première boîte, puis une deuxième boîte, mais si beaucoup de gens arrivent au cabinet et se mettent à tousser, 50 masques ce n'est pas suffisant."

Chirurgien-dentiste, le Dr. Chantal Malins utilise, en temps normal, une centaine de masques par semaine. "Un patient a la bouche ouverte tout le temps donc on est en première ligne", explique-t-elle. Cette dernière explique donc que le conseil de l'ordre national des chirurgiens dentistes a envoyé un courrier au ministère pour les prévenir. "Si à l'avenir, l'État ne nous fournissait pas de masques, on serait obligé d'arrêter nos activités dans les cabinets dentaires", dit-elle. "Pour moi, c'est très clair, je fermerai mes portes".

Une décision qui ne serait pas sans conséquence. Si les cabinets de médecins de ville et de dentistes ferment, le risque est que tout le monde converge vers les services d'urgence qui, eux, sont déjà saturés