Contraception : un gel injecté, une alternative à la vasectomie qui marche chez les singes

Le gel injecté chez les singes va être prochainement testé sur l'homme
Le gel injecté chez les singes va être prochainement testé sur l'homme © SEBASTIEN BOZON / AFP
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avec AFP , modifié à
Un gel administré à des singes a permis d'éviter les fécondations de femelles pendant deux ans. Il pourrait constituer une alternative à la vasectomie et devrait bientôt être testé sur l'homme.

Un gel injectable, administré à des singes pendant deux ans, pourrait constituer une alternative à la vasectomie, selon une étude publiée mardi. A l'avenir, il pourrait apporter une solution, potentiellement réversible, aux hommes désireux d'éviter une vasectomie. 

Si plusieurs options de contraception s'offrent aux femmes, les solutions proposées aux hommes ont peu évolué depuis des décennies :  le retrait, peu efficace, le préservatif et une solution à priori définitive, la vasectomie. La vasectomie consiste, à l'aide d'un geste chirurgical, à interrompre les canaux déférents par où transitent les spermatozoïdes pour les empêcher d'aller se mélanger au liquide qui est éjaculé au cours de l'acte sexuel. La vasectomie est une méthode en principe irréversible.

Un gel déjà efficace chez les lapins. Des chercheurs américains développent une alternative possible, un gel de polymères, le Vasalgel, qui s'est avéré efficace chez les lapins et à présent aussi chez des singes macaques rhésus, plus proches des humains. Seize singes mâles adultes ont été traités, par injection de ce gel dans les canaux déférents, au California National Primate Research Center.

Hébergés en plein air avec des femelles à la fertilité prouvée, ils ont été surveillés pendant une période allant jusqu'à deux ans, incluant au moins une saison de reproduction. Résultat: "les mâles traités n'ont eu aucune conception depuis les injections Vasalgel", constatent les chercheurs dans le journal spécialisé Basic and Clinical Andrology. Le taux de gestations attendu chez les femelles hébergées avec les mâles aurait été normalement d'environ 80%, d'après les chercheurs.

La réversibilité inconnue chez les singes. Le gel a été bien toléré et n'a entraîné que des complication minimes, notent les auteurs. Un des seize singes a présenté des symptômes de granulome spermatique (sorte de grumeaux durs) une complication qui survient, selon les chercheurs, dans environ 60% des cas de vasectomie chez l'homme. La réversibilité de la méthode n'a pas encore été testée chez les singes, mais seulement sur des lapins, en purgeant le gel avec une solution de bicarbonate de sodium.

Un essai clinique avec ce gel est en cours de préparation chez l'homme, selon la Fondation Parsemus, organisme à but non lucratif qui finance le développement de ce produit. Des pilules contraceptives masculines ont déjà été testées mais les effets secondaires ont posé problème.