Consultation par téléphone : l'offre d'Axa inquiète les médecins

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La déclaration de choix du médecin traitant. © GABRIEL BOUYS / AFP
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CB
Une trentaine de médecins se relaieront sept jour sur sept, 24 heures sur 24, pour établir un diagnostic et transmettre éventuellement une ordonnance au pharmacien du patient.

Le service est inédit en France et il inquiète l'Ordre des médecins. L'assureur Axa va mettre en place, à partir de juin, un service gratuit de téléconsultation. Une trentaine de médecins, embauchés par Axa, se relaieront sept jour sur sept, 24 heures sur 24, pour établir un diagnostic et transmettre éventuellement une ordonnance au pharmacien du patient. Avec ce nouveau système, l'Ordre des médecins redoute l'émergence d'un circuit de santé concurrent au parcours classique, qui passe par la consultation d'un médecin traitant, rapporte Le Figaro.

Comment ça va marcher ? A tout moment du jour et de la nuit, l'assuré Axa pourra joindre  un médecin par téléphone. Ce dernier est chargé d'établir un diagnostic du patient et de transmettre, si besoin, une ordonnance à son pharmacien. "Ce service répond à un besoin. Il n'est pas toujours possible de joindre son médecin traitant, la nuit, par exemple, ou lors de déplacements professionnels", explique au Figaro Didier Weckner, directeur général délégué d'Axa France en charge des assurances collectives et de la santé.

Ce dernier assure toutefois que ce service "ne se substitue ni au médecin traitant, ni aux urgences", vantant les mérites d'un "système complémentaire". Pas question donc de délivrer un arrêt maladie, un certificat médical ou un renouvellement d'ordonnance. Ce domaine de compétences restant dans le champ du médecin traitant. Les médecins Axa sont d'ailleurs sommés d'envoyer au médecin traitant des assurés un compte-rendu de l'entretien téléphonique. Par ailleurs, les consultations spécialisées, comme les rendez-vous chez le psychologue, ou les examens cliniques, ne seront pas compris dans ce service.

Pourquoi ça inquiète ? Pour l'Ordre des médecins, ce système risque de court-circuiter le système de soin classique. "Dès lors que l'assureur ne pourra pas contrôler l'indisponibilité physique ou téléphonique du médecin traitant et qu'en tout état de cause, le médecin traitant n'est pas nécessairement disponible quand le patient aimerait qu'il le soit, n'est-on pas en train de créer en marge du médecin traitant et du parcours de soins, financé par l'assurance-maladie obligatoire, un système qui va le doublonner et sera pris en charge uniquement par l'assurance-maladie complémentaire ?", s'interroge l'Ordre des médecins dans un communiqué.

Et après ? Une question que l'institution souhaite poser au ministère de la Santé. "Ce service pose une question politique sur l'organisation du système de soins. Nous avons interpellé le ministère de la Santé sur ce problème et nous attendons ses réponses", prévient le Dr Jacques Lucas, vice-président de l'ordre des médecins.